Sur la scène française, Bertrand Burgalat occupe une place à part. A la tête de son label Tricatel, Burgalat défend, depuis une bonne vingtaine d'années et en toute indépendance, une certaine idée de la pop à la française. Elégante et racée, assez différente en fait du sacro-saint modèle anglo-saxon, reprenant à son compte l'héritage laissé par les grands anciens, Polnareff, François de Roubaix voire éventuellement le Gainsbourg de Melody Nelson. Les influences des années 1960 et 1970 sont donc prégnantes dans sa musique, mais attention il n'est nullement question d'un disque rétro ni même rétro-futuriste. Plutôt que de recréer une époque révolue, Burgalat transpose au 21ème siècle le formidable esprit d'innovation et de dépassement qui avait cours il y a cinquante ans. Et cela donne des choses formidables, des tubes immédiats débordants d'évidence mélodique où les mots sont toujours choisis avec soin (« Les choses qu'on ne peut dire à personne », « L'enfant sur la banquette arrière ») ou, dans sa version instrumentale, une forme d'électro hybride donnant aux instruments électriques (basse, guitare) autant d'importance que les synthés millésimés (« E l'ora dell'azione », « Etranges nuages »). Le sépulcral « Tombeau pour David Bowie » ou « Ultradevotion » plongent l'auditeur dans un entre-deux étrange, entre chien et loup, maniant à la perfection ces ambiances nocturnes. Placée en conclusion, « Etude in black » montre que chez lui le jazz et la musique classique ont autant d'importance qu'un obscure vinyle pop des sixties.
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