Moderniser une
tradition musicale séculaire, celle de la rumba congolaise en
l'occurrence, telle est la mission que s'est fixée Jean-Pierre
« Jupiter » Bokondji avec ce nouvel album en compagnie de
son groupe Okwess. Il faut dire que notre homme a le profil idéal
pour mener sa tâche à bien, ayant grandi à Berlin-Est où son père
travaillait comme attaché d'ambassade, avant d'effectuer un retour
délicat au pays, le Congo (l'ex-Zaïre). Le disque saisit
parfaitement cet état d'exil, le fait de perdre ses racines à force
de déménagements successifs. Les fondamentaux rythmiques de la
rumba sont respectés à la lettre. Plus étonnantes, par contre,
sont les guitares, saturées et ultra puissantes rappelant le rock
anglo-saxon, ou les arrangements électroniques appliquant un sceau
contemporain sur l'ensemble. Alors que les paroles sont ancrées dans
une réalité sociale, pas forcément réjouissante, la musique
dégage elle un enthousiasme contagieux et, à de nombreuses
occasions, l'album démange les articulations, recyclant habilement
le funk étasunien. Très bien équilibré, le disque développe
également un angle plus sombre où les compositions se teintent
alors de mélancolie. Plus qu'un disque, un voyage entre sons,
émotions et continents.
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