Arborant une
choucroute digne de Brigitte Bardot dans ses grandes années, Julie
la chanteuse de Carré-Court et le guitariste Émilien, originaires
de Limoges, se soumettent à la question...
L'EP nous arrive par
des voies détournées, il s'agît d'une réédition ?
Carré-Court :
Oui c'est ça. Lors de sa première sortie, le disque n'a pas dépassé
le niveau local, chez nous dans le Limousin. Il n'y a pas eu de
communication autour. On s'est retrouvé un peu pris au dépourvu. On
a fait une release party chez nous mais ce n'est pas allé plus loin
que ça…
C'est une
renaissance donc ?
Carré-Court :
Voilà c'est ça ! On le ressort dans d'autres conditions avec
un morceau inédit.
Le nom du groupe a
un petit côté chic à la française, pourquoi avoir fait le choix
de chanter en anglais ?
Carré-Court :
C'est une question de facilité et de sonorité. L'anglais nous est
venu naturellement quand j'ai posé ma voix sur les compositions
d’Émilien. Cela vient aussi de nos références, les Beatles, les
Ronettes, les Supremes… Elles sont principalement anglo-saxonnes et
c'est plus facile à faire sonner que du français. On a beaucoup de
références françaises aussi, c'est pour cela que l'on tenait à
notre nom de groupe bien français.
Si je ne m'abuse, le
carré-court c'est une coupe de cheveux. Le style, le look, l'image
sont-elles des composantes importantes dans l'univers du groupe ?
Carré-Court :
Ce n'est pas quelque chose que l'on a travaillé pour le groupe. On
est comme ça tous les jours. J'aime porter ma choucroute des années
60 ! On avait pas franchement envie de s'exposer sur les
pochettes et le reste. Maintenant comme a dû le faire autant que
cela soit soigné ! On fait l'effort de s'habiller un minimum.
On pourrait venir en slip mais on ne va pas le faire !
Quand j'ai écouté
le disque, j'ai tout de suite pensé à Amy Winehouse…
Carré-Court :
Je suis totalement fan d'elle, je n'ai pas de honte de le dire donc
je pense qu'il y a des influences. C'est une référence commune au
sein du groupe. On ne veut pas se limiter non plus. On ne cherche pas
à l'imiter.
L'EP est très
soigné, très arrangé, la formule en duo n'est-elle pas un peu
réductrice pour ce genre de musique ?
Carré-Court :
Le disque n'a pas été arrangé par nous. On a travaillé avec deux
arrangeurs de formation classique. En concert on est que tous les
deux, on joue beaucoup plus sur la sensibilité que sur
l'orchestration. C'était un choix de notre part d'avoir un disque
très orchestré, c'est comme ça qu'on a commencé à travailler. On
a pas trop réfléchi en fait. Pour la scène on essaye de
retravailler les morceaux différemment, de faire quelque chose d'un
peu plus sensible. On propose quelque chose de différent en live qui
va à l'essentiel, c'est intéressant aussi. On espère quand même
un jour pouvoir jouer nos morceaux avec plus de musiciens !
(c) Martial Schmeltz |
Vous êtes passés
au studio Ferber récemment ?
Carré-Court :
Avant hier ! C'était un honneur de pouvoir accéder au studio
Ferber, on ne pensait pas que cela soit possible. C'est un endroit
très très beau ! Les techniciens sont adorables, l'équipe
super ! De se retrouver dans ce studio énorme... J'ai évité
de penser aux personnes qui ont enregistré là-bas avant nous,
j'aurais eu la trouille ! Ca fait toujours quelque chose… On
est chanceux en tout cas, super contents !
Limoges est surtout
connue pour le basket et la porcelaine…
Carré-Court :
Il se passe beaucoup de choses, beaucoup de groupes mais personne
n'en parle ! Pas mal de bénévoles, d'asso. Il y a un
co-working qui a ouvert en centre-ville pour former les jeunes à la
musique. Tous les mardis soir il y a des conférences pour les
groupes : comment protéger ses morceaux, la Sacem…
Y-a-t-il une sorte
d'émulation ?
Carré-Court :
Il y a toujours eu beaucoup de groupes à Limoges et une grosse
culture garage-rock. Seven Weeks, par exemple, un groupe stoner qui
bastonne qui a fait plein de tournées à l'international. Ils sont
passés au Hellfest ! Les Ejectés, aussi. On aime la musique à
Limoges !
Que vous inspirent
les années 1960 ?
Carré-Court :
L’insouciance et le renouveau. Les gens sortaient d'une période
plus rude et voulaient profiter de la vie, s'éclater, dépasser les
interdits. Une renaissance et une insouciance qui aujourd'hui nous
manque et qui nous ferait du bien. Il y a trop de gravité à notre
époque. Beaucoup d'interdits qui sont durs à dépasser, c'est
dommage.
Propos recueillis le
23/02/2017.
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