jeudi 23 mars 2017

Interview avec Carré-Court.



Arborant une choucroute digne de Brigitte Bardot dans ses grandes années, Julie la chanteuse de Carré-Court et le guitariste Émilien, originaires de Limoges, se soumettent à la question...

L'EP nous arrive par des voies détournées, il s'agît d'une réédition ?
Carré-Court : Oui c'est ça. Lors de sa première sortie, le disque n'a pas dépassé le niveau local, chez nous dans le Limousin. Il n'y a pas eu de communication autour. On s'est retrouvé un peu pris au dépourvu. On a fait une release party chez nous mais ce n'est pas allé plus loin que ça…

C'est une renaissance donc ?
Carré-Court : Voilà c'est ça ! On le ressort dans d'autres conditions avec un morceau inédit.

Le nom du groupe a un petit côté chic à la française, pourquoi avoir fait le choix de chanter en anglais ?
Carré-Court : C'est une question de facilité et de sonorité. L'anglais nous est venu naturellement quand j'ai posé ma voix sur les compositions d’Émilien. Cela vient aussi de nos références, les Beatles, les Ronettes, les Supremes… Elles sont principalement anglo-saxonnes et c'est plus facile à faire sonner que du français. On a beaucoup de références françaises aussi, c'est pour cela que l'on tenait à notre nom de groupe bien français.

Si je ne m'abuse, le carré-court c'est une coupe de cheveux. Le style, le look, l'image sont-elles des composantes importantes dans l'univers du groupe ?
Carré-Court : Ce n'est pas quelque chose que l'on a travaillé pour le groupe. On est comme ça tous les jours. J'aime porter ma choucroute des années 60 ! On avait pas franchement envie de s'exposer sur les pochettes et le reste. Maintenant comme a dû le faire autant que cela soit soigné ! On fait l'effort de s'habiller un minimum. On pourrait venir en slip mais on ne va pas le faire !

Quand j'ai écouté le disque, j'ai tout de suite pensé à Amy Winehouse…
Carré-Court : Je suis totalement fan d'elle, je n'ai pas de honte de le dire donc je pense qu'il y a des influences. C'est une référence commune au sein du groupe. On ne veut pas se limiter non plus. On ne cherche pas à l'imiter.

L'EP est très soigné, très arrangé, la formule en duo n'est-elle pas un peu réductrice pour ce genre de musique ?
Carré-Court : Le disque n'a pas été arrangé par nous. On a travaillé avec deux arrangeurs de formation classique. En concert on est que tous les deux, on joue beaucoup plus sur la sensibilité que sur l'orchestration. C'était un choix de notre part d'avoir un disque très orchestré, c'est comme ça qu'on a commencé à travailler. On a pas trop réfléchi en fait. Pour la scène on essaye de retravailler les morceaux différemment, de faire quelque chose d'un peu plus sensible. On propose quelque chose de différent en live qui va à l'essentiel, c'est intéressant aussi. On espère quand même un jour pouvoir jouer nos morceaux avec plus de musiciens !

(c) Martial Schmeltz

Vous êtes passés au studio Ferber récemment ?
Carré-Court : Avant hier ! C'était un honneur de pouvoir accéder au studio Ferber, on ne pensait pas que cela soit possible. C'est un endroit très très beau ! Les techniciens sont adorables, l'équipe super ! De se retrouver dans ce studio énorme... J'ai évité de penser aux personnes qui ont enregistré là-bas avant nous, j'aurais eu la trouille ! Ca fait toujours quelque chose… On est chanceux en tout cas, super contents !

Limoges est surtout connue pour le basket et la porcelaine…
Carré-Court : Il se passe beaucoup de choses, beaucoup de groupes mais personne n'en parle ! Pas mal de bénévoles, d'asso. Il y a un co-working qui a ouvert en centre-ville pour former les jeunes à la musique. Tous les mardis soir il y a des conférences pour les groupes : comment protéger ses morceaux, la Sacem…

Y-a-t-il une sorte d'émulation ?
Carré-Court : Il y a toujours eu beaucoup de groupes à Limoges et une grosse culture garage-rock. Seven Weeks, par exemple, un groupe stoner qui bastonne qui a fait plein de tournées à l'international. Ils sont passés au Hellfest ! Les Ejectés, aussi. On aime la musique à Limoges !

Que vous inspirent les années 1960 ?
Carré-Court : L’insouciance et le renouveau. Les gens sortaient d'une période plus rude et voulaient profiter de la vie, s'éclater, dépasser les interdits. Une renaissance et une insouciance qui aujourd'hui nous manque et qui nous ferait du bien. Il y a trop de gravité à notre époque. Beaucoup d'interdits qui sont durs à dépasser, c'est dommage.

Propos recueillis le 23/02/2017.

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