Premier album pour
ce quartet Allemand monté par le producteur Ralf Zitzmann qui est
également le patron du label Agogo Records sur lequel paraît ce
disque. A mi-chemin entre passé et futur, finalement très ancré
dans le présent, le Hidden Jazz Quartett pratique un swing feutré
où derrière l'impeccable assise rythmique, l'orgue hammond et les
cuivres se taillent la part du lion (« His Footlocker »
peut-être bien la meilleure plage de cet effort). Raffiné et
élégant, l'album est d'une grande diversité et évoque pèle-mêle
la soul sixties, l'afrobeat (« Kimberley Hotel »), le
Rn'B contemporain (« Luvlite » placée en ouverture) ou
le cabaret Berlinois sur la très étonnante « Wälzer ».
En dépit de ces sonorités disparates, jamais l'album ne semble
décousu. En effet, l'interaction entre musiciens fait que chaque
style s'emboîte dans le suivant dans un ensemble cohérent et
harmonieux, chacun apportant sa pierre à l'édifice, le swing étant
placé en valeur cardinale. Ensemble instrumental, le Hidden Jazz
Quartett fait appel à différents intervenants derrière le micro.
On connaissait bien Omar et Anthony Joseph, mais l'album est
également un révélateur et c'est un petite claque que l'on prend
en découvrant les timbres séduisants de Greg Blackman, Tim
Hollingsworth et de la chanteuse Bajka qui, jusqu'ici, avaient
échappés à notre radar. Un très bel album dont le seul défaut
est d'être un peu trop long, des versions instrumentales et autres
remixes embouteillant la fin du programme. Une belle révélation
quoiqu'il en soit.
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