Il n'a aucun film
musical à son actif et pourtant Quentin Tarantino est un
cinéaste très musical. Véritable tête chercheuse ses films sont
truffés de références, rythmés par des bandes originales très
seventies. Tarantino a en effet ce talent très particulier
consistant à aller rechercher des groupes totalement oubliés de nos
jours, truffant ses films, avec jubilation, de petites pépites soul
ou folk/rock. Son impeccable sens timing fait qu'il sait exactement à
quel moment faire débuter une chanson. Ainsi, « Pulp
Fiction », « Jackie Brown » voire « Reservoir
Dogs » ou « Death Proof » dans une moindre mesure
sont, certes d'excellents films, mais aussi de grands disques de
chevet, compilés avec passion.
Le cinéma de
Tarantino évolue et s'éloigne du pastiche des séries B des années
1970 pour s'attaquer à des genres plus nobles comme la seconde
guerre mondiale (« Inglorious Basterds ») ou le western,
« Django Unchained » genre auquel appartient son dernier,
« The Hateful 8 », qui nous occupe aujourd'hui. Son
cinéma devient plus hollywoodien. Cette évolution est également
sensible sur le plan musical. Après avoir été longtemps réticent
sur le sujet (« Et si le résultat ne me plaît pas je fais
comment ? »), Tarantino a pourtant franchi le pas et
confié la musique (un élément absolument déterminant de son
cinéma) à un intervenant extérieur. Et pas n'importe lequel, le
légendaire Ennio Morricone, celui là même que Sergio Leone
décrivait comme son « co-scénariste ». Après avoir
longtemps recyclé celle des autres, Tarantino a dorénavant sa
propre musique originale, orchestrale, symphonique à grands renforts
de cordes. La pièce essentielle est « L'Ultima diligenza di
Red Rock » dont le thème angoissant est réutilisé,
réorchestré à maintes reprises tout le long de l'album, entrecoupé
comme d'habitude par des extraits des dialogues. L'amateur de rock en
sera pour ses frais car la BO ne comprends que deux chansons, « Apple
Blossom » des White Stripes (il paraît que Jack White est un
grand fan) et « There won't be many coming home » de Roy
Orbison.
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