Après trois albums soutenus par la
major Sony, l'Australienne Kate Miller-Heidke a dû plonger dans les
méandres du financement participatif afin de sortir son nouveau
disque. Il s'en dégage un album porté par un fort plaisir du jeu,
un véritable effort de pop moderne. Ancienne chanteuse d'opéra,
pianiste émérite devenue pop star, le parcours de l'Australienne a
de quoi dérouter. Même musicalement, il est parfois difficile de
deviner où va nous mener la facétieuse Kate tellement son disque
est varié et riche de différents styles. L'atout de Kate serait
plutôt sa voix, on fond littéralement à l'écoute de « Rock
this baby to sleep ». Merveilleuse interprète, cette dernière
place ses cordes vocales au centre de tout, les sceptiques devraient
écouter ses vocalises sur le morceau titre. Pour le reste, Kate
accouche d'un album richement produit, picorant l'inspiration au fil
de l'eau passant de l'électro mélancolique (la magnifique « Yours
was the body ») à des morceaux pop légèrement surannés
tendance 80s (« Share your air »), en passant une petite
couche de rock et de hip hop par dessus (l'entraînante « Drama »
en duo avec le rapper Drapht). Arrivé à mi-parcours, Kate
Miller-Heidke nous étonne encore en mettant la pédale douce :
« Jimmy », « Sing to me » classiquement
pop/rock, « What was i to you ? », « Lose my
shit » pop dépouillée au piano, sans gros effets de
production. Une artiste inclassable, insaisissable mais qui possède
la faculté rare de nous transporter par la grâce de ses seules
capacités vocales.
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