dimanche 20 octobre 2013

Une folle semaine...


On commence par faire un petit tour à la maroquinerie le lundi pour retrouver la soul à l'ancienne de Lady le duo étrangement amputé de Terri Walker. C'est donc la seule Nicole Wray qui porte le show sur ses épaules, avec beaucoup de classe néanmoins. Groove et sexy, il ne manque finalement que peu de choses pour s'imaginer à Brooklyn. Nicole est soutenu par un groupe ultra-efficace, mention spéciale au batteur, dont certains membres (le bassiste, le saxophoniste) ont encore l'air d'être à peine sortis de l'adolescence, ce qui ne les empêchent pas d'assurer comme des vieux pros. Le réservoir de musiciens dans ce coin des Etats-Unis (Brooklyn, New York) est vraiment impressionnant. Direction l'Alhambra ensuite pour écouter Bill Deraime mercredi soir. Du blues toujours, mais pas uniquement, Bill piochant également de le reggae ou le folk. Chantant dans la langue de Molière, Bill débute son show avec « sur le bord de la route » son adaptation en français du « Dock on the bay » d'Otis Redding. On aura également droit à une version française de « redemption song ». Personnage émotif, Bill livrera une prestation touchante, sa voix graveleuse ressemblant un peu à celle de Tom Waits. En première partie on a pu admirer l'excellent bluesman Mathis Haug en solo, parfois accompagné de l'harmonica de JJ Milteau. Toujours à l'Alhambra, Seasick Steve est venu nous rendre visite vendredi soir. N'ayant pas revu Steve depuis quelque temps, j'avais oublié à quel point ses concerts sont euphorisants. Malgré son age canonique, Steve joue le blues avec l'énergie d'un punk de 20 ans. Son duo avec le batteur Dan, merveilleux sens du swing et force de frappe impressionnante soit dit en passant, fonctionne à merveille, même lorsque ce dernier l'accompagne avec un balai brosse (véridique !). Au delà du blues, la musique de Seasick Steve est une plongée dans les entrailles d'une Amérique poisseuse, comme le prouvent ses incursions dans la country ou le folk. Son art consommé pour harponner le public lui vient certainement de ses années passées à jouer dans la rue. C'est quoi qu'il en soit en artiste à voir sur scène. En première partie le cocktail rockabilly/garage/psyché de l'anglaise Gemma Ray a fait son petit effet. On termine enfin par une virée au new morning samedi soir pour fêter dignement le retour sur scène (et la sortie du nouvel album) de Garland Jeffreys. Charismatique, le petit métis de Brooklyn livrera une prestation haute en couleurs, une bonne dose de rock énergisant mâtiné de blues (superbe la reprise de « 96 tears ») et un peu de reggae et de soul pour la bonne note groove. Un sommet d'émotion sera atteint avec « mystery boy », Garland, un peu nostalgique semble-t-il, évoquant de nombreux souvenirs au cours de la soirée. La formation est classique (guitare, basse, batterie et clavier) mais excellente, capable de lâcher les décibels comme de jouer tout en retenue. Une excellente soirée.

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