Ex-égérie des années 1990, en tant
que chanteuse de Dolly (« Je ne veux pas rester sage » en
1997), Emmanuelle Monet, aka Manu, est de retour avec son deuxième
effort en solo. Et malgré le temps qui passe, le feu intérieur qui
consume Manu ne s'est toujours pas calmé. Bien au contraire,
l'incendie s'est même attisé comme le prouve « La routine »
toutes guitares en avant. Passé un court instrumental « Oh !
Dear » en guise d'introduction, la dernière étoile trouve ses
marques. Comme si le temps et son défilement infernal n'avait
finalement que peu d'importance, Manu continue sa route sans se
soucier du qu'en dira-t-on. Manu fait ce qu'elle aime : un rock
racé, finement écrit, chargé en guitares, chanté en français
(« J'oublie »). Mais ce sont les influences venues du
blues qui, finalement, font le sel du disque : « La
dernière étoile » lourd, collant et aussi poisseux qu'un
marécage ou l'acoustique chatoyante de « Que fais-tu ? ».
Manu excelle dans la mesure où elle a totalement réussi à faire
sien un modèle étasunien, aussi bien inspiré de la scène power
pop que des musiques plus telluriques, sans jamais tomber dans la
parodie. Enregistré avec passion, et derrière ses aspects modestes,
se cache en fait, un excellent album. Du genre de ceux qui ne
prennent pas la poussière et que l'on prend plaisir à réécouter à
intervalles plus ou moins réguliers.
En concert à la maroquinerie (Paris)
le 31/10/2013.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire