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Alex Hepburn (c) Nicolas Joubard |
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Alt-J (c) Sylvere Hieulle |
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Franz Ferdinand (c) Nicolas Joubard |
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Belle and Sébastian (c) Nicolas Joubard |
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Johnny Marr (c) Sylvere Hieulle |
Vendredi 23 Aout : Pour ce qui
sera la seule journée vraiment estivale du week-end, on commence par
faire un tour du côté de l'exposition. Comme chaque année, le
festival a demandé à des artistes, souvent issus de la bande
dessinée ou de l'art plastique, d'illustrer un des concerts du
week-end. En tout 60 affiches inédites comme autant de
réinterprétations de l'univers de chaque groupe présent. Une
excellente initiative qui fait renouer Rock en Seine avec la grande
tradition des posters psychédéliques née du côté de San
Francisco à la fin des années 1960. On prend ensuite la direction
de la scène pression live pour retrouver les New-Yorkais de
Skaters
pour leur première apparition dans notre capitale. Casquettes,
grosse énergie punk et quelques éléments électro pour faire
moderne, rien de vraiment neuf à se mettre sous la dent. On revisite
ensuite nos souvenirs d'adolescence avec les écossais de
Belle and
Sebastian (nom hérité d'un feuilleton télévisé français des
années 1970). Venu en grande formation, une dizaine de membres,
trompette et cordes incluses, les écossais ont réussi le pari
d'adapter leur style, plutôt rêveur, aux contingences d'un grand
festival en plein air. On aurait pu craindre une prestation
lénifiante mais ce n'est absolument pas le cas. Leur pop/folk prend
parfois des atours disco propres à faire bouger la foule. Très
réussi. Puisqu'on en est à évoquer des souvenirs, continuons dans
cette veine nostalgique en compagnie de
Johnny Marr. Guitariste
prodige, ce dernier sort, à la surprise générale, son premier
véritable album en solo quelque 25 ans après la dissolution des
Smiths. Le set est très pop/rock, dans une veine toute britannique,
et bien évidemment c'est la guitare de Johnny qui mène la danse. La
surprise est grande de voir Johnny se glisser dans les guêtres de
Morrissey et chanter « By your side » et « Big
mouth strikes again ». La foule se soulève comme un seul
homme, c'est le tonnerre d'applaudissement. C'est beau, c'est
émouvant et avouons-le, on a la gorge un peu serrée. Johnny on
t'aime ! Il y a bien une lumière qui ne s'éteindra jamais...
Après un tel torrent d'émotions, il nous fallait bien
Alt-J pour
continuer à planer. La pop électro planante fait une nouvelle fois
merveille entre les marronniers du parc de Saint-Cloud alors que le
soleil se couche, c'est parfait. Le son du groupe est marqué par un
travail très particulier du batteur qui joue sans cymbales.
Malheureusement le public trop nombreux explose la jauge de la scène
de la cascade et il est un peu difficile de profiter pleinement du
groupe, c'est les aléas du plein-air... On continue notre journée
« so british » avec
Franz Ferdinand, dont c'est le grand
retour. On ne dira jamais à quel point la musique de Franz Ferdinand
est fondamentalement rythmique et funky. On en veut pour preuve la
fin du set, où le groupe entier se retrouve en cercle autour de la
batterie, frappant de concert dans une sorte de trip tribal. C'est
quoi qu'il en soit très entraînant et parfaitement calibré pour un
festival. Les écossais, dont le nouvel album sort ces jours-ci, sont
dans une forme olympique. Grande nouvelle ! On termine enfin par
un dernier détour vers la scène pression live pour admirer la belle
Alex Hepburn, que la critique compare déjà à Janis Joplin et Amy
Winehouse. Il y a, certes, un peu de cela mais n'exagérons rien
quand-même. Un peu soul mais intrinsèquement pop, Alex Hepburn
ressemble à une Amy Winehouse clean. La voix est moins profonde et
éraillée que sur disque, le tout semble un peu téléphoné. Mais
ne soyons pas chien, l'ambiance qui se dégage est parfaite pour
finir la soirée. Les regrets du jour seront d'avoir râté Tame
Impala (qui passait en même temps que Johnny Marr il fallait
choisir) et Hanni El Khatib : perdus dans le noir on a été
incapable de retrouver la scène de l'industrie ! Il est temps
d'aller se coucher à demain...
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Eugene McGuinness (c) Sylvere Hieulle |
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BRMC (c) Sylvere Hieulle |
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Eugene McGuinness (c) Sylvere Hieulle |
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Laura Mvula (c) Sylvere Hieulle |
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NIN (c) Sylvere Hieulle |
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Valerie June (c) Sylvere Hieulle |
Samedi 24 Août : Une couleur
s'impose aujourd'hui : le noir. La venu de Nine Inch Nails fait
sensation après plusieurs années d'absence et les fans gothiques du
groupe déferlent sur le site du parc de Saint-cloud. Mais avant que
la grand messe noire ne commence, un détour par la grande scène
s'impose pour retrouver Eugene McGuinness. Auteur d'une énième
volte-face artistique, Eugene a récemment sorti un nouveau single
« Fairlight » qui le voit désormais flirter avec le rock
psychédélique. Changement également de line-up avec une nouvelle
formation désormais plus axée sur la six cordes, son frère Dominic
délaissant le clavier pour la guitare. Il s'agit d'un nouveau son
pour Eugene désormais plus garage/Mersey beat que jamais. Les
compositions retrouvent une nouvelle jeunesse, et cela marche à
merveille sur « Lion » qui justifie que l'on restât
jusqu'au bout. A noter beaucoup de nouveaux titres furent joués,
probablement extraits de son futur nouvel album. Un petit mot sur les
parisiens JC Satàn, que l'on a aperçu malheureusement un peu vite
et d'un peu trop loin (les aléas d'un festival une fois encore) mais
qui ont l'air suffisamment barrés, dans une veine garage/métal,
pour que l'on y revienne. Changement radical d'ambiance ensuite avec
la délicate Laura Mvula, notre premier coup de cœur du festival,
chanteuse d'obédience soul-jazz. L'instrumentation est assez
originale avec harpe, violon, violoncelle, contrebasse et batterie.
Laura assurant le chant et le piano. C'est beau, c'est doux, ça fait
du bien. La voix de Laura est magnifique. Comme quoi il est toujours
possible de faire une pause dans la montée de décibels. Après cet
intermède on repart de plus belle avec Black Rebel Motorcycle Club,
excellent combo mené par Peter Hayes et Robert Levon Been qui se
partagent guitares et voix. Si BRMC excelle dans une sorte de friche
sonique du rock nourri au stoner, de nombreux éléments nous
ramènent à la nature intrinsèquement blues de la chose, notamment
l'harmonica. Excellent ! Mais l'heure tourne et tourne encore et
arrive l'heure fatidique : 20h45 et Nine Inch Nails déboule
telle une tornade prenant la scène d'assaut. Le set est rythmé par
différents changement de plateau, Trent Reznor (une sorte de génie
de la chose synthétique) excellent aussi bien dans le métal
industriel que l'électro. Le public comme embarqué dans une sorte
de grand huit noir passe par différents états de l'excitation des
lourdes guitares au paysages contemplatifs des nappes de synthés (on
reconnaît Joshua Eustis, moitié du duo électro Telefon Tel-Aviv
préposé aux claviers). La voix de Reznor s'adapte à tous les
contextes comme le prouve la magnifique ballade « Hurt »
qui conclue le périple. Un revirement stylistique plus loin on
retrouve la scène pression live et une Valerie June particulièrement
guillerette. D'abord en solo puis accompagnée de son groupe
(légèrement remanié et réduit autour de la batterie, de la
guitare et de la basse) Valerie n'a de cesse de revisiter les
différents styles musicaux de son sud natal : country,
bluegrass, folk, blues et soul. C'est un magnifique périple en
musique au milieu d'un désert ocre qui conclut notre journée.
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The Computers (c) Victor Picon |
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The Computers (c) Victor Picon |
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Lianne La Havas (c) Nicolas Joubard |
Dimanche 25 Août : Et c'est déjà
le dernier jour, le temps passe décidément trop vite. Le soleil a
définitivement déserté le parc de Saint-Cloud, le vent et la pluie
s'installent durablement, cela ressemble (déjà) à une journée
d'automne. On commence par le trio
St-Lô, alliance trans-Atlantique
entre deux électroniciens Bretons et Hanifah Walidah, une
extraordinaire chanteuse soul/rappeuse Afro-Américaine de Brooklyn
au look androgyne. Leur reprise de « Where did you sleep last
night » de Leadbelly est vraiment intrigante. Retour ensuite
vers la grande scène pour retrouver
The Computers, groupe anglais
bien mal nommé puisque évoluant dans un subtil mélange de
rockabilly et de rock garage. C'est dire si le quintet tiré à
quatre épingles dans des costards vintage assortis, déménage.
Certes les grincheux pourront (à raison) arguer du fait que tout
cela ressemble fortement à Jim Jones Revue, y compris le piano
boogie révolté, mais qu'importe tant que l'ivresse rock n'roll est
là... Sur le stand, un peu oublié, Région Île de France, réservé
aux jeunes groupes de la région,
The Blackfeet Revolution nous donne
notre dose d'adrénaline rock n'roll pour la journée. Au croisement
du blues, du rock garage et du stoner, le duo batterie/guitare fait
montre d'un enthousiasme et d'une envie à toute épreuve. Prêt à
tout dégommer, « foutre le bordel, mettre le feu » comme
ils le disent eux-mêmes. Le sol tremble ! Excellente prestation
de ce jeune duo, que, dans un monde parfait, on devrait retrouver
bientôt sur les autres scènes comme les grands. Courage les gars !
Ca fait en tout vraiment plaisir et on quitte ce stand intime, qui
rappelle l'ambiance d'une petite salle de concert, le sourire
jusqu'aux oreilles. Quoi de mieux pour redescendre en douceur de ce
pic d'excitation que la très belle
Lianne La Havas, notre deuxième
coup de cœur du week-end ? Magnifique chanteuse au timbre très
soul, Lianne joue d'une délicate guitare, sans médiator et tout en
arpèges. Très très beau. On termine notre week-end avec une autre
chanteuse
VV Brown dont la nouvelle orientation artistique nous
laisse perplexe. Le nouveau projet s'articule autour d'un concept
inspiré du mythe de Samson et fait la part belle à la synthpop.
Quel contraste avec le tube « Shark in the water » !
Comme elle le dit elle-même : « new sound, new music, new
VV »... Quoiqu'on en pense, VV Brown reste une chanteuse à la
voix remarquable.
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