Ils sont cool les Dandy Warhols. C’est peut-être même le
groupe le plus cool du monde. Ils ont en tout cas été les seuls artistes de
calibre international à avoir donné une conférence de presse pendant la
dernière édition de rock en seine. Et par chance on y était. De près Courtney
Taylor, accompagné par l’occasion du batteur (et accessoirement son cousin)
Brent deBoer donnent l’impression d’avoir pris un coup de vieux (Courtney vient
de fêter ses 45 ans) malgré les cheveux longs et les looks d’éternels
adolescents. Impression encore renforcée par les lunettes de vue que Courtney
arbore quand il n’est pas sur scène. Arrivé un peu en retard le duo débarque
verres, de vin pour Courtney, et clopes à la main. Le vin semble être une
passion pour Courtney qui s’est récemment épris de la chose œnologique au point
de traverser les Etats-Unis de long en large afin de goûter les breuvages et de
glaner les informations nécessaires avant de lancer sa propre cuvée. Sur le
nouvel album de son groupe, le chanteur se fait à peine moins disert :
« Le titre This machine est un hommage à Woody Guthrie qui arborait un
sticker « This machine kills fascists » sur sa guitare. Puis dans les
années 60 Donovan avait un sticker « This Machine kills » sur son
instrument. Et ensuite ben DAH !!!! » esquisse-t-il dans un sourire.
« Je ne suis pas un très bon songwriter » enchaîne-t-il. La
confidence peut surprendre venant d’un personnage souvent brocardé par la
presse dans le passé pour ses déclarations fracassantes et autres sorties plus
ou moins heureuses. Avant de préciser sa pensée : « enfin dans le
sens où je suis incapable de rester assis derrière un bureau toute la journée
pour écrire des chansons. En fait je n’arrête jamais d’écrire, l’inspiration
vient au fil du temps. Sur ce nouveau disque il y a des morceaux que j’avais
commencés il y a 14 ans ! C’est pour ça que cela nous prend autant de
temps pour faire un disque. On n’a pas assez de titres tout simplement. C’est aussi
pour cela que l’on ne s’est jamais lancé dans un concept album. Mais là on a
procédé différemment tout le monde à contribué à l’écriture ». La
notoriété des Dandy Warhols a subi un soudain coup d’accélérateur il y a sept
ans avec la sortie du (fascinant) documentaire Dig!, réalisé par Ondi Timoner,
film pour lequel elle a filmé pendant sept ans le groupe et leurs potes du
Brian Jonestown Massacre. Expérience sur laquelle le batteur Brent de Boer
apporte aujourd’hui un éclairage nouveau : « En fait il y avait plein
de choses intéressantes, des conversations hyper profondes, sur l’art et la
philosophie qui n’ont pas été filmées. Je la voyais qui attendait avec la
caméra sous le bras. Elle n’appuyait sur le bouton « on » qu’à partir
du moment où quelqu’un commençait à crier où quand il y avait un début de
bagarre… » Pas d’amertume cependant pour les deux hommes, probablement
conscients de tout ce que « Dig ! » leurs a apporté. Courtney :
« Anton et Joel (Newcombe et Gion, respectivement leader et tambourine man
du Brian Jonestown Massacre, ndlr) sont incroyables dans le film. Nous, on
n’est pas aussi géniaux… » balaye-t-il de la main. Quant à Brent de Boer,
il se marre encore d’avoir « été interviewé sous la douche » pour les
besoins du film. Le sujet semble cependant être clos « Enough ! »
s’exclame Courtney sans jamais se départir de sa coolitude naturelle. Il admet
cependant ne pas être fâché, contrairement à ce que la conclusion du film
laisse supposer, avec Anton Newcombe et confie même « qu’ils se parlent
toutes les semaines » confirmant que ce dernier «est actuellement en
train de remixer des titres de notre dernier album » et allant même
jusqu’à révéler l’existence d’un mystérieux « nouveau projet avec
Anton » provoquant stupeur et regards interloqués chez la dizaine de
journalistes présents dans la petite salle d’interview. Courtney, tu parles
trop où pas assez ! Il faut que tu nous en dises plus ! Impossible
cependant de tirer un mot supplémentaire au chanteur devenu soudainement très
placide. Alors que Social Distortion prend possession de la grande scène qui
jouxte la salle d’interview, Courtney hume et fait tourner son verre de vin
transvasant le précieux liquide d’un verre à l’autre : « Ce
Bordeaux est vraiment excellent. Le Bordeaux c’est ce que je préfère, mais vous
les Français vous êtes les maîtres des arts de la table et vous savez tout cela
par cœur. N’est-ce pas ? ». Les fines parois de la salle d’interview
laissent passer la musique des Social Distortion à un volume plus que respectable.
« Je crois que l’on devrait tous aller les voir, c’est le meilleur groupe
du week end » affirme Courtney mettant ainsi fin de manière assez abrupte,
mais toujours cool, à la conférence de presse. Super sympas, ils prennent quand
même le temps de faire des photos souvenirs dans l’espace presse avant de s’esquiver
entre deux palissades, dont l’accès est reservé aux artistes :
« Désolé, mais je dois absolument aller voir Social Distortion »…
Propos recueillis lors de la conférence de presse donnée par
le groupe le 26 août 2012 dans le cadre du festival rock en seine.
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