Get Well Soon (c) Nicolas Joubard |
On commence par les canadiens de Billy Talent qui ont cette
année les honneurs de la grande scène. Billy Talent est le genre de groupe
calibré pour ces rassemblements massifs (sans que cela soit péjoratif) grâce à
cette capacité de composer des hymnes punk rock fédérateurs qui fait bouger le
public en dépit d’une méconnaissance relative de leur répertoire. Mais c’est
résumé là tout le plaisir des festivals faits aussi de découvertes attisant la
curiosité. Toujours sur la grande scène mais dans un registre plus pop les
danois d’Asteroid Galaxy Tour font sensation, en particulier la chanteuse
moulée dans un petit short à paillettes sexy en diable. Mélange subtil de pop
tendance disco bricolo kitsch, avec parfois l’ajout d’une section de cuivres
donnant un petit air soul old school du plus bel effet, la musique des Asteroid
Galaxy Tour est festive et dansante, même sous la pluie. Ce fût un bon moment
passé en leur compagnie. A l’autre bout du spectre se trouve Get Well Soon pour
un concert exceptionnel puisque le groupe de Konstantin Gropper est pour
l’occasion rejoint par les cinquante musiciens de l’orchestre national d’Ile de
France mené de main de maître par le chef Christophe Mangou, une collaboration
inédite pour fêter comme il se doit les dix ans du festival. Costume trois
pièces, longue robe blanche, la prestation est d’un classicisme absolu encore
renforcé par les cordes et vents. Une démarche qui n’est pas sans rappeler les
Auteurs où les Tindersticks qui avaient déjà tenté ce genre de rapprochements
dans les années 1990. La pluie, tombée comme par enchantement à ce moment
précis, ne fait que renforcer la mélancolie de l’ensemble. Un grand moment de
musique pop sombre et lumineuse à la fois. La collaboration avec Danger Mouse
(un groupe appelé Broken Bells) a visiblement laissé des traces chez James
Mercer qui présente ce jour la nouvelle mouture de son groupe The Shins qui a
(provisoirement ?) remisé au clou les guitares folk pour des modèles
électriques (jusqu’à trois), un lap steel et des claviers. Le ton est
globalement plus dur, dans des proportions raisonnables toutefois. On pense
parfois furtivement aux Smiths. On note également une sortie timide du soleil.
On termine enfin avec un autre grand moment passé en compagnie des Islandais de
Sigur Ros. Depuis longtemps Sigur Ros s’est affranchi des toutes les influences
possibles et imaginables pour proposer une musique aux contours expérimentaux
qui leur est propre. Adepte d’une démarche originale, la guitare jouée avec un
archet, la basse avec une baguette de batterie, Sigur Ros tend tranquillement
sa toile qui finit par envelopper complètement l’auditeur. Une texture sonore
fascinante que le chant en Islandais rend encore plus mystérieuse.
Spectaculaire en dépit de quelques remarques déplacées (et fort heureusement
isolées) de spectateurs trouvant (à tort) le groupe « chiant ».
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