On n’en finit plus de fêter les 40 ans de Woodstock, et il faut se dépêcher d’ailleurs, dans trois semaines c’est foutu ! C’est donc à la Cité de La Musique, à deux pas du Zénith, que l’on a donc rendez-vous en ce samedi soir pour ledit anniversaire, avec un programme assez original.
En première partie on commence par un set acoustique de Richie Havens, une légende authentique rescapée du festival original. Accompagné de son guitariste Walter Parks, équipé d’une belle guitare demi-caisse rouge, ce dernier nous a régalé pendant un peu plus d’une heure d’un très beau mélange entre folk et soul. Ce set a commencé par un long, voire interminable, monologue de Richie racontant sa rencontre avec Bob Dylan, avant d’enchaîner sur un « All along the watchtower » repris du maître. La rythmique assurée à la guitare folk par Havens, est percutante et Parks ajoute son phrasé jazzy joué à la guitare électrique mais avec un son clair. La voix d’Havens est assez particulière et reconnaissable son timbre est chaud et humain, touchant voire poignant et il se dégage comme une sorte fièvre chaleureuse de ses cordes vocales. Parfois les deux compères passent en mode totalement acoustique avec deux guitares folk. Bien évidemment Havens a joué « Freedom », titre qui l’a fait connaître au monde entier quand, à court de compositions, il s’est mis à l’improviser sur la scène de Woodstock et qui deviendra par la suite son grand tube. Le concert s’est achevé avec un medley « Maggie’s Farm » / « Won’t get fooled again », assez étonnante cette reprise acoustique des Who complètement à l’opposé de l’original, très électrique. C’est hélas déjà fini, Havens est resté un peu plus d’une heure sur scène, et la suite du programme s’annonce assez chargée. C’était en tout cas très beau.
The Young Gods Play Woodstock, 1h30 of peace & music
La soirée s’est continuée avec un, assez déroutant, ciné-concert autour du film « Woodstock » assuré par les Young Gods. Pour ceux qui ne sont pas familier du concept, le ciné-concert est un hybride entre cinéma et musique. On prend un film, muet en général, dont on ne garde que les images et la musique est assurée par un groupe en live. En l’occurrence les Young Gods, groupe Suisse des années 80 et pionnier de l’électro-rock. Un choix étonnant ce groupe étant à l’opposé de l’imaginaire hippie de Woodstock, mais c’est justement de ce contraste que naîtra l’intérêt de la chose. Le film est diffusé sur un écran géant au dessus de la scène sur laquelle se trouve le groupe. On est à la limite de l’expérience sensorielle entre son et image. Richie Havens est revenu sur scène interpréter « Freedom » et c’est étonnant de le voir en vrai et sur l’écran, avec quarante de moins, la barbe moins blanche et des cheveux en plus, en même temps. L’autre grand moment a été le passage avec Santana avec un tour de force d’anthologie du batteur. Par contre à d’autres moments, le mix électro live, est complètement en décalage avec les images ou se bousculent pêle-mêle Stephen Stills, Alvin Lee et Janis Joplin. Certaines pistes sonores du film ont été gardées et sont mixés à la musique live, on voit ainsi la guitare d’Hendrix samplée puis rejouée au clavier. Les reprises sont méconnaissables : « See Me, Feel Me » (The Who), « If 6 was 9 », « Purple Haze » (Jimi Hendrix) où « The End » (The Doors qui n’étaient pas à Woodstock). Assez bizarre ce saut entre générations…
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