samedi 21 avril 2007

Pamela Hute, La Flèche d’Or, 20 avril 2007.

La flèche d’or est une ancienne gare reconvertie en salle de concert. Au plafond est suspendu une locomotive. La scène est de forme arrondie et est encadrée comme un tableau. Le bar, circulaire, se trouve au milieu de la fosse et derrière ce dernier, un espace lounge avec des canapés capitonnés. La salle de restaurant, étroite comme un couloir, à droite de la scène est équipée de tables basses et de fauteuils rouges il y a une grande baie vitrée à travers laquelle on voit l’ancienne voie ferrée. Et les toilettes, mon Dieu, comment vous dire, vous ne connaissez rien à la vie tant que vous n’êtes pas allés faire pipi à la flèche d’or. Les murs en parpaings bruts sont tagués à la bombe dans tous les sens. Très rock n’roll, j’aime beaucoup. L’endroit a longtemps eu la mauvaise réputation d’être une plaque tournante du trafic de drogue. Mauvaise réputation qui a atteint son paroxysme lorsqu’un soir un type a été retrouvé mort, poignardé, dans la rue de Bagnolet, juste en face de l’entrée, ce qui a entraîné la fermeture de la flèche d’or pendant de longs mois. La salle a rouvert depuis presque deux ans, repris en main par une nouvelle équipe de passionnés et une programmation musicale assez pointue faisant la part belle à la nouvelle scène hexagonale. Ce soir Pamela occupe l’endroit à l’invitation de la radio néo (95.2). C’est une date assez particulière pour le groupe puisque il s’agit du premier concert en trio, le bassiste Greg (à qui on souhaite bonne continuation) a quitté le navire. Reste donc Pam à la guitare et au chant, Laurent à la batterie et Igor aux machines. De fait, sans la basse pour lier l’ensemble, le groupe est de plus en plus bipolaire parfois totalement rock parfois complètement électro. Igor joue quelques lignes de basse au clavier mais il y a parfois comme un vide en particulier sur « Pink Safari », probablement l’affaire de quelques répétitions en plus le temps que la nouvelle formule trouve son équilibre. Sans que cela soit forcément lié, le groupe me semble particulièrement zen ce soir, faisant montre d’une sérénité que je ne lui connaissait pas encore. Pamela a beau casser une corde, la guitare peut bien faire son caprice et se mettre à faire du larsen pour on ne sait quelle raison, rien n’y fait Pam prend tout avec le sourire haussant les épaules « Eh qu’est-ce que je peux y faire ! ». Visiblement les trois prennent leur pied et ça fait plaisir à voir. Le public est particulièrement réceptif ce soir, et applaudit à tout rompre à peine l’intro chantée de « Chocolate soup » commencée. Du coup Pam se lâche plus que d’habitude encourage les premiers rangs à taper dans ses mains et l’invite à chanter. Le concert se termine sous l’ovation du public et Pamela quitte la scène les bras en V comme victoire et sautillant excitée comme une puce alors qu’à travers la baie vitrée la nuit s’installe durablement. Et franchement je suis content pour eux car jusqu'à présent ils font leur bout de route seuls, à la force du poignet, sans beaucoup d’aide de l’extérieur. Depuis le temps que je vous dis qu’ils ont de l’avenir ces jeunes gens !

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