


figure marquante de la scène musicale de San Francisco. Chris Isaak c’est plutôt la plage, un certain éden/idéal Californien, du glamour dans les vagues et sous les palmiers, une Californie qui n’existe plus, hélas, que dans son imaginaire. Ca fait plus de deux ans que je n’ai pas revu San Francisco, mais ce soir San Francisco vient à moi. Chris Isaak est en tournée en France pour la première fois depuis 1995.
quatre musiciens sont alignés sur le devant de la scène. Le batteur Kenney Dale Johnson joue sur une simple caisse claire avec des balais (les baguettes de jazz). A sa droite, Rowland Salley le bassiste est équipé d’une basse acoustique. Chris et Hershel (qui par moments joue en slide) ont des guitares sèches. Le clavier et le percussionniste, cubain, restent dans le fond de la scène. Ils commencent par un medley extrait de l’album « San Francisco Days » : « Except the new girl/can’t do a thing/two hearts ». Isaak confie : « On a une setlist mais on s’est perdus en cours de route. On rentre chez nous demain, on veut juste faire la fête ». Yeah man, that’s the spirit ! Puis viendra le superbe « dancin’ ». La musicalité atteint ici des sommets. Pas mégalo, Chris laissera, le temps d’un titre, la vedette à Kenney, qui chantera le blues. Isaak : « On joue ensemble depuis longtemps. Je n’ai pas toujours eu des costumes scintillants. On a joué dans beaucoup des bars, des magasins de chaussures, des prisons ». Puis viendra un hommage au grand Roy Orbinson « qui nous a beaucoup aidés au début » avec la reprise de « Only the lonely », déjà présente sur l’album « Baja Sessions ». L’interlude unplugged terminé, le groupe reprendra ses guitares électriques. Et attaquera le boogie rageur « Baby did a bad bad thing » puis « San Francisco Days » et là ça y est, dans ma tête, je suis sur l’embarcadero et l’odeur salée des embruns me monte au nez. Le show est fini, Chris salue la foule soulevant sa guitare au dos de laquelle est inscrit « Thanks a lot ». Après les rappels et un excellent virato de guitare sur "Blue Hotel", on aura la chance de rencontrer Chris pour une séance de dédicace. Chris en jeans et bras de chemises, la Rolex au poignet me serre la main. La poignée de main est franche, le regard droit. Je sens de suite que c’est un mec réglo. What a stand up guy !




Contrairement à ce que son nom pourrait faire penser, le collectif I’m from Barcelona, n’est absolument pas espagnol mais suédois. Collectif, pas moins de 29 membres sont crédités dans le livret utilisant des instruments aussi divers que les banjo, melodica, ukulele, omnichord, clarinette, flûte, glockenspiel et j’en passe. A l’instar du livret, la pop d’I’m from Barcelona est assez ludique, enfantine. Intro « boite à musique », cœurs « Na, na, na, na » ; l’ensemble est on ne peut plus primesautier. Le sticker nous avait prévenu : « Attention ce disque rend heureux ! » Les paroles évoquent en vrac, une collection de timbres (« collection of stamps »), la varicelle (« chicken pox ») ou encore une cabane dans les bois (« treehouse »). Voila la bande son parfaite pour, à l’image des personnages sur la pochette, organiser un pique-nique avec ses amis. Et vous auriez tort de vous en priver car l’album est en ce moment disponible à un prix très très abordable (9,99 €) avec un CD bonus comprenant deux titres inédits et deux vidéos. I’m from Barcelona : l’illustration musicale de l’adage selon lequel « plus on est de fous, plus on rit ».



Interpol m’avait donné des frissons avec leurs deux premiers albums : « Turn on the bright lights » (2002) et « Antics » (2004) avant de plus ou moins disparaître de la circulation. Le dernier concert d’Interpol eu lieu en octobre 2005. Depuis le groupe aurait splitté quatre fois avant de travailler sur son troisième disque. Les informations sur ledit opus filtrent au compte goutte, le site Internet d’Interpol ayant fermé, seul subsiste une page d’accueil avec un lien vers le forum. Néanmoins, une interview du guitariste Daniel Kessler publiée sur le site du New Musical Express nous permet de faire un premier point. Interpol a changé de maison de disque et signé sur le label Capitol. Le nouvel album, enregistré dans leur New York natal a été produit par Rich Costey qui a auparavant travaillé avec Muse (aïe !). D’après Kessler le disque est plus « éloquent » : « Nous avons utilisé des claviers dès le commencement, ce que nous n’avions jamais fait avant. C’est comme si nous avions ajouté un cinquième membre. La texture est plus épaisse, il y a des nouveaux sons intéressants, comme une progression, une croissance ». Précisons que lors d’une précédente interview le mois dernier à la BBC, Kessler faisait état d’un album « équilibré ». Par ailleurs, Daniel coupe court aux rumeurs courant sur la toile selon lesquelles le troisième disque d’Interpol serait intitulé « Moderation » : « Moderation ? Vraiment ? Quelle horreur ! Petites doses ! ». Toujours d’après Kessler, « Nous allons commencer à nous décider pour le titre la semaine prochaine. Nous avons une chanson appelée « Mammoth » pour le moment, je ne pense pas que cela changera, et une autre intitulée « The Heimlich Manœuvre ». La date de sortie du disque n’est pas précisée.
Retrouvez Daniel Kessler sur le site du NME :
http://www.nme.com/news/interpol/27030
http://www.interpolnyc.com/
Occupant le même terrain musical qu’Interpol, les anglais Editors terminent le successeur du sublime « The Back Door » produit par Garrett Lee, qui a récemment travaillé avec Bloc Party sur « A week end in the City ». Toujours pas de titre pour le moment, mais le track listing devrait être le suivant :
Ça commence comme un album des Cure avec une intro longue sur le premier titre « Red flags and long nights », qui monte doucement en pression. Bienvenue chez She wants revenge, énigmatique duo composé de Justin Warfield et Adam Bravin, vraisemblablement originaire de Los Angeles, que j’ai découvert par hasard l’automne dernier à New York ; une de leurs chanson figurait sur un CD sampler offert par le virgin megastore local. She wants revenge surfe la même vague cold/new wave qu’Interpol ou les Editors, en un peu plus électro « Monologue » sonne comme une face B de Depeche Mode. La boîte à rythmes que l’on jurerait empruntée aux Sisters of Mercy assure un beat implacable, la voix caverneuse de Justin Warfield joue le rôle d’Andrew Eldritch. Quelques trouvailles sonores proto-kitsch donnent une note plus légère plus new que cold wave. L’album décortique les relations hommes/femmes, les promesses brisées. La scène de ménage dans la grotte se passe aussi mal que possible jusqu’au 8ème morceau de disque, l’instrumental « Disconnect », solo de piano électrique mélancolique qui marque une rupture de ton, non pas que les choses soient subitement devenues plus primesautières juste plus lentes. Le sommet de l’album est, à mon sens, le 11ème titre « Tear You Apart », efficace, rageur et implacable. Petite anecdote rigolote, l’album comporte 66 plages, quelle bande de joyeux drilles ! Mention spéciale sur la pochette pour finir, la plus sexy depuis le « is this it ? » des Strokes.