vendredi 13 mars 2020

Nada Surf, La Cigale, 11 mars 2020.


C'est au terme d'un arrangement rocambolesque que le concert s'est tenu. La jauge complète de la salle de La Cigale affichant 1400 places, 400 de plus que le maximum autorisé (drastiquement descendu à 100 depuis) consécutivement à la pandémie de COVID-19, le groupe, connu pour sa générosité avec le public, a décidé d'assurer deux sets, à 19h puis à 21h, pour contenter tout le monde et éviter l'annulation pure et simple. Concrètement, la fosse est ouverte normalement, seule une poignée (une dizaine tout au plus) de spectateurs ont trouvé refuge au balcon. De quoi assurer un semblant d'ambiance au cœur de cette soirée surréaliste. On se souvient ainsi que le dernier concert du groupe auquel on avait assisté se tenait au Bataclan fraîchement réouvert après le drame que l'on sait. On se souvient que la dernière fois que l'on avait croisé Matthew, le chanteur, pour une interview, c'était le 4 décembre 2019 à la veille d'une très longue grève. Voilà le groupe qui redébarque en pleine pandémie, appelons cela le privilège de l'âge, ces formations qui nous accompagnent depuis tellement longtemps qu'elles en deviennent une sorte de baromètre des différents événements rythmant nos vies. Ainsi le concert file droit et le groupe ne prends guère le temps de se répandre préférant jouer, qui s'en plaindra ? Le set commence de manière inhabituelle par un solo de batterie d'Ira, les musiciens arrivant au compte goutte les uns après les autres pour ainsi donner corps au premier titre, « So much love ». Beaucoup de tubes, certains plus revisités depuis un certain temps nous semble-t-il (« Hi speed soul ») et une alternance entre morceaux « énervés » (« The Plan ») mettant en valeur la collection de Fender de Matthew qui a abandonnée les Gibson) et calmes (« Inside of love », « Blonde on Blonde », « Hyperspace ») dont la mélancolie est renforcée par l'apport prépondérant de Louie Lino aux claviers, le nouveau membre du groupe depuis le récent album « Never not together ». Le show s'est terminé avec « The Blankest Year » dont le refrain « Fuck it i'm gonna have a party » résonne avec acuité en ce mercredi soir. 

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