lundi 30 mars 2020

Joseph Martone : « Honey Birds »



Avant même l'instant magique, celui où on appuie sur le bouton play, le chanteur fascine : un nom que l'on jurerait tout droit sorti des Sopranos, une vie passée entre les deux rives de l'Atlantique, entre les États-Unis (New York City, Little Italy) qui l'on vu naître et l'Italie, la vraie, où il vit actuellement. Quand il ne chante pas, Joseph Martone exerce la profession de viticulteur, dans la région napolitaise où il a élu domicile. Voilà de quoi garnir encore un peu sa légende. Car, sur le seul plan musical, Martone est plutôt excellemment bien parti. Son timbre de voix caverneux est, à lui-seul, la promesse d'une odyssée musicale mémorable. Surtout quand celle-ci accompagne un blues ténébreux (« The deal ») où traîne l'influence de Nick Cave. Ailleurs, on ressent ici et là les influences du folk (« Trust » ; « Same old same old » ; « Declared war ») du western spaghetti ("Firefly" comme un inédit d'Ennio Morricone) ou du rock'n'roll (« St. Christopher ») passées au tamis d'arrangements scabreux évoquant la bande originale d'un film noir dérangé que l'on imagine réalisé par David Lynch. L'album brille par une absence d'oripeaux, concentré intelligemment sur l'essentiel, chaque piste brille tel un rai de lumière dans le noir cultivant, au fil de l'écoute, l'intimité avec l'auditeur. Une œuvre au noir, passionnante de bout en bout.

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