samedi 3 août 2019

Lloyd : « Black Haze »



Comment faire du neuf avec de l'ancien ? Interrogation classique qui anime pléthore de groupe de rock depuis un quart de siècle, on ne compte plus le nombre « de meilleur album des Beatles depuis la séparation des Beatles ». Et si on se concentrait, plutôt, sur les chansons ? A ce petit jeu, Lloyd tire son épingle emmenant les influences, parfaitement digérées des années 1970, là où ne les attendait pas. L'album est du genre tortueux, rien que le titre d'ouverture, « Dreams Overture » flirte avec les dix minutes. Et que s'est-il passé entre-temps ? Tellement de choses ! Quelques influences du blues, bien cachées dans le creux d'une guitare slidée avec inspiration, et un télescopage massif des guitares puissantes qui se fracassent souffle pop épique typiquement 70 (Supertramp, Pink Floyd, ce genre de choses) incarné par des choeurs et même quelques synthés, le groupe n'ayant pas peur d'insuffler une légère dose électro vintage dans sa musique. Si l'on prend en compte également une certaine appétence pour les ballades et la pop psychédélique (au sitar), on entrevoit seulement le début des possibilités offertes par la créativité de la formation. Pensée, réfléchie, la musique de Lloyd pourrait facilement tomber du mauvais côté de la barrière, vers le kitsch grandiloquent, un écueil facilement évité par une production au cordeau. Une question reste cependant en suspens : comment retranscrire sur scène, à trois, un univers aussi riche et onirique ? 



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