Après un premier EP sorti il y a quelques mois voici la deuxième partie du diptyque entamé par Bror Gunnar Jansson. Mis bout à bout, l'ensemble constitue le nouvel album du dandy Suédois et son œuvre la plus ambitieuse à ce jour. Car à l'écoute il semble évident que le terme de « bluesman » et s'applique plus à la musique du Suédois, trop à l'étroit dans le costume. Même si le ternaire reste une influence prégnante, la musique de Gunnar brille par ses arrangements et est d'une telle richesse que les styles s'y croisent autant qu'ils se mélangent. On y trouve du blues et du rock n'roll bien sur mais aussi des effluves mexicaines par le biais d'une trompette inspirée (cf. « Edward Young took his gun ») ou des relents de rumba (cf. « I ain't going down that road no more »), de gospel (« O'death ») et de country (« While I fight the tears ») fantomatiques. Au-delà c'est un véritable trait de fracture qui sépare la musique de Gunnar en deux. D'un côté on retrouve du rock n'roll fiévreux, sous influence garage, à base de riffs de guitare concassés d'une efficacité redoutable (« Moan snake moan part III », « The Lonesome shack », « He had a knife in his hand, part II »). Il est ainsi entendu que Gunnar s'y connaît en rock n'roll et son howl en ferait pâlir plus d'un. Rapide au sprint, Jansson aime aussi prendre son temps, parfois au-delà des dix minutes (cf. « The Preacher ») et livre des pièces d'americana hantée, faisant froid dans le dos par leur noirceur cinématographique, et on trouverait probablement de quoi nourrir des dizaines d'histoires de serial killer malade dans ce nouveau disque. Produit avec autorité et maîtrisé de bout en bout, ce nouvel album voit Bror Gunnar Jansson entrer, encore un petit peu plus, dans la cour des grands.
https://fr-fr.facebook.com/brorgunnarjansson/https://twitter.com/brorgunnar
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire