Sorti en 2014, le premier album des Amazing Snakeheads avait séché tout le monde et séduit par son côté froid et nocturne. Las, après quelques dates (notamment une première partie de Jack White à l'Olympia) le groupe annonçait sa séparation, nourrissant d'éternels regrets chez les fans de rock n'roll. Mais pas chez le chanteur Dale Barclay, pressé de passer à autre chose tant ses relations avec les autres membres du groupe étaient devenues compliquées. Justement, Dale était de retour à Paris en ce jour de fête nationale pour présenter son nouveau projet, And Yet It Moves, le temps d'un court showcase dans le cadre intime du Studio Campus…
Vous connaissez probablement cette sensation, au bord de l'Océan lorsque l'on voit une vague se former avec un soupçon d'inquiétude, vague qui ensuite déferle, vous roue de coups sans répit avant de vous laisser sur le rivage, exsangue, le corps saoulé de coups. Bon et bien voilà, And Yet It Moves, c'est ça, une claque dans la gueule, que dis-je, un double uppercut. Un projet dont l'intensité et le côté extrême rendent intrinsèquement clivant, provoquant une adhésion, ou un rejet quasi-immédiat. De fait, l'entame du concert est effrayante de violence, limite métallique. L'engagement du groupe est total (les trois quarts sont torse-nus après quelques minutes seulement) et nous, de l'autre côte, dans la fosse, on ne peut que se féliciter, une fois de plus, d'avoir, un jour, investi dans des bouchons de protection auditive (c'est dire) !
Cette nouvelle formation est plus étoffée que l'était les Snakeheads naguère. On y retrouve cinq membres, guitare, basse et batterie, et, nouveauté, un clavier (trop discret cependant) apportant une note atmosphérique et dark. Contrairement au groupe précédent, Dale se concentre sur le chant, explorant encore un peu plus ses limites vocales, le résultat est à la fois plus profond mais toujours aussi braillard. Une fois le choc initial passé, on rentre un peu mieux dans l'univers du groupe loin d'être monotone, certains titres sont plus funky ou psyché mais le rendu reste intense, la basse est énorme, la batterie martèle le tempo, la guitare emporte le reste. Selon ses dires, le groupe a achevé le mixage de son premier album, la veille au soir. On est impatients de pouvoir écouter le résultat…
Facebook
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire