Longtemps, le groupe
originaire du Kentucky avait été considéré comme un avatar,
certes extrêmement talentueux, de Nirvana à l'époque de ses deux
premiers albums. On garde ainsi un souvenir énamouré de « Always
something » et autres « Back against the wall ».
Mais tout ceci appartient au passé et ce quatrième effort va
considérablement changer la donne. En effet, le groupe quitte le
rivage post grunge et son lot d'influences nineties pour des nouveaux
horizons et s'ancre encore un peu plus dans le domaine des musiques
dites « terriennes » étasunienne. On en veut pour preuve
le final marqué par le blues de « Mess Around ». Un peu
plus loin « Sweetie little Jean » voit le groupe
s'attaquer aux sonorités psychédéliques. Le résultat est tout
simplement formidable. Plus mature, moins fou fou, l'accent est
dorénavant mis sur la mélodie (les très sixties « Cold Cold
Cold », « How are you true ») au point de sonner
carrément pop (« Trouble »). Même si le disque compte,
heureusement, son lot de guitares nerveuses (« Punching bag », "Portugese knife fight" qui sonne comme du Stooges ralenti),
ces dernières sont dorénavant canalisées et la formidable énergie
du quartet s'intègre dans un ensemble harmonieux. Prolongeant la
mue entamée il y a deux ans avec « Melophobia », « Tell
me i'm pretty » est le plus constituant, le meilleur album de
Cage The Elephant à ce jour. Il n'est pas trop tard pour glisser le
cd sous le sapin…
En concert à Paris
(Trabendo) le 22 février 2016.
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