Héros (terme probablement honni par le
groupe) punk hardcore des années 1990, les Suédois de Refused
mettent cette année un terme à un silence discographique entamé en
1998 avec la sortie de ce nouvel effort intitulé « Freedom ».
On le sentait un peu venir à vrai dire. Porté disparu, le groupe
avait ressurgi de nulle part en 2012 le temps d'une tournée
inoubliable (cf. le concert du Bataclan). La sortie de ce nouvel
album, le quatrième du groupe, n'est finalement que la dernière
étape officialisant le retour du groupe. Mais cela ne fût pas sans
douleur et le guitariste Jon Brännström y a laissé quelques plumes
puisqu'il a quitté le quatuor avec pertes et fracas. Ancré dans une
époque à jamais révolue, aussi efficace soit-il le mélange techno
punk de new noise apparaît aujourd'hui un peu daté, le son de
Refused a évolué. Autrefois étiqueté hardcore, Refused est
maintenant un groupe rock n'roll. Et c'est plutôt un motif de
satisfaction. Le son est clair, tranchant, le groupe ne s'éparpille
plus en cherchant des mélanges improbables avec le jazz par exemple.
L'accent est mis sur les guitares. Pour résumer ça envoie du début
à la fin, le quatuor prend un malin plaisir à nous envoyer des
gnons dans les oreilles sans discontinuer, flirtant avec les
classiques heavy old school (les cuivres de « War on the
palace », « Servants of death »). Le groupe ose
même jouer la carte mélodique (le mélange guitares acoustique et
électrique de « Old friends/new war ») et le chanteur
Dennis Lyxzen met la pédale douce sur les hurlements pour mieux
placer sa voix (« Useless Europeans »). Sans temps
faible, « Freedom » se révèle être un album cohérent,
efficace et consistant œuvre d'un groupe qui n'a rien perdu par
ailleurs de sa force revendicatrice (« Françafrique »).
En concert le 1er décembre
à Paris (le Trianon).
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