Dans la grosse armada à laquelle ressemble parfois un festival d'été, Vers les arts fait un peu figure d'exception. Un festival gratuit, à taille humaine, rafraîchissant par son apparente simplicité et son côté humble. Le site est magnifique, placé en lisière de la foret, les jeux de lumière et autres éléments décoratifs plongent le spectateur dans un univers onirique où la fantaisie règne. Pas uniquement centré sur la musique, Vers les arts donne l'occasion pendant trois jours de découvrir de nombreux spectacles, du théâtre de rue au nouveau cirque, où toutes les générations se croisent. Et après 22 heures, lorsque les familles sont parties, les concerts commencent et on envoie le son sous le chapiteau.
On commence avec la toute jeune Fiona Walden qui a sorti son premier EP un peu plus tôt cette année. Curieux mélange que la musique de Fiona. Tout semble partir du rock et de la new wave, influences premières que la jeune femme se charge de propulser dans le futur en intégrant dans l'ensemble une guitare aux intonations country/western et une dynamique électro tout à fait contemporaine. Mais c'est au final la voix de Fiona, grave, rauque et pour tout dire assez masculine qui étonne, surprend et, finalement, séduit. C'est arrivé à la fin de son set que sont balancés les titres les plus costauds, on n'est plus très loin alors d'un mini Black Strobe. Hélas, le projet souffre un peu dans sa représentation live du manque de musiciens. Pas évident de retranscrire une telle richesse sur scène à deux (Fiona et son guitariste). Un groupe au complet rendrait le concert encore plus passionnant mais il s'agit toutefois d'une très belle découverte.
Changement d'ambiance par la suite avec le sextet Bikini Machine, un groupe dont on avait perdu la trace depuis environ cinq ans. Originaire de Rennes, Bikini Machine fait partie de la fine fleur du rock n'roll d'ici, le genre de groupe a ressortir les amplis hiwatt. Au départ donc Bikini Machine était donc un pur groupe de rock, racé possédant une force de frappe admirable d'un point de vue rythmique. Mais l'intégration d'un deuxième clavier d'appoint, aux interventions aussi ponctuelles que judicieuses, a changé la donne orientant la chose vers plus de psychédélisme sans jamais renier tout à fait les racines rock, fortement ancrées dans les sixties et le rock garage, du groupe. Aussi efficace en Anglais que dans la langue de Molière Bikini Machine évoque aussi bien le Jacques Dutronc des sixties que les Sonics et autres Seeds. Excellent.
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