« Bonsoir, je suis Valerie June et je vais jouer cette
chanson toute seule ». S’en suit une interprétation déchirante au banjo.
C’est ainsi qu’a débuté le concert de vendredi soir signant le retour de
Valerie June, belle comme un cœur et toute de bleu vêtue, dans la capitale.
C’est aussi le seul moment du show qui a ressemblé à la Valerie d’avant,
l’artiste est aujourd’hui en pleine mutation et qu’il semble bien loin le temps
de l’ « organic moonshine folk music » de ses premiers albums.
Et pourtant il en reste quelque chose dans sa voix, entre folk, country et
bluegrass. Désormais accompagnée par un groupe complet (basse, batterie, chœur,
guitare, clavier/trompette) le creuset d’influences de Valérie s’est considérablement
approfondi. Les différentes influences se superposent, se croisent, entre rock,
blues et soul music. C’est un nouvel horizon qui s’ouvre devant elle et il est
absolument fascinant, d’écouter son chant passionné déchirer la nuit
parisienne. On pourrait facilement imaginer le Mississippi couler sous nos
pieds. La musique de Valerie June est profondément terrienne et ancrée dans son
sud natal. Et oui, quelque chose a changé chez Valerie June. Les yeux mi-clos,
concentrée sur son sujet, l’artiste semble grave et terriblement sérieuse.
Qu’est-il advenu de la chanteuse affable parlant au public entre deux
chansons ? Ou est la fille accessible qui n’hésitait pas à taper la
discute après les concerts ? Est-ce la notoriété nouvelle, le fait d’être
désormais produit par Dan Auerbach (leader des Black Keys) ? Les
sollicitations, les nombreux concerts, les voyages toujours plus longs ? La
liste des interrogations est longue et nous laisse bien esseulé dans la nuit
parisienne avec un seul regret au final : ce fût, beaucoup trop court…
www.valeriejune.com
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