Il aura finalement fallu huit années à Yann Destal pour
donner une suite à son précédent album « The Great Blue Scar »
couronné d’un succès critique mais qui fut un échec commercial. Sur ce nouvel
EP Destal, a dix mille lieues de ses succès « dance » des années 90,
élabore un univers singulier, si l’expression n’était pas autant éculée on
pourrait parler d’ovni dans notre scène hexagonale. Obnubilé par la scène folk
et rock psychédélique anglo-saxonne des années 60 et 70, Destal réveille ici et
là quelques légendes, celle de Nick Drake (« Let me be mine ») ou des
Beatles (« Oh Darling ») qu’il reprend à sa manière très personnelle.
Car Destal est un artiste mettant en sons son univers à travers le prisme
d’arrangements hyper poussés, convoquant les grands moyens quand le besoin s’en
fait sentir ou n’hésitant pas à inventer les outils dont il a besoin, notamment
un étonnant « effet dauphin » filtrant les voix. Mais surtout Destal,
n’oublie pas l’essentiel, les chansons, mettant sa science au service de
compositions solides tout à fait à même de séduire avec un simple guitare. Et
sa voix. N’oublions pas sa voix, son chant qui visite ici des sommets rarement
atteint depuis le décès tragique du regretté Jeff Buckley (c’est par moment particulièrement
saisissant). Un excellent EP œuvre d’un habile architecte du son.
lundi 16 juillet 2012
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