Et pourtant cela avait plutôt bien commencé… Dans la foulée
de leur excellent album « Arabia Mountain », sorti en fin d’année
dernière, les Black Lips sont venus nous rendre visite hier soir pour une prestation
bien décevante, c’est le moins que l’on puisse dire. Pas en place, balbutiant
son rock psychédélique, le groupe patauge et donne l’impression de ne pas
maîtriser grand-chose (incapable par exemple d’enchaîner deux titres, ou
d’assurer un seul morceau sans flottements au milieu), il émane de tout cela
une désagréable impression de dilettantisme (il ne faut pas croire ça me brise
le cœur de dire ça)… Encore renforcée par un son assez moyen. Pas de quoi
cependant refroidir une assistance qui pogote à tout va et qui donne bien des
soucis aux agents de la sécurité (réaction sympa du groupe : arrêtez de
frapper nos fans !). La situation ne fait qu’empirer alors que la soirée
s’avance et sombre dans le chaos, des rouleaux de papier toilette volent
au-dessus des têtes, des ballons de baudruche à l’effigie du groupe explosent
les uns après les autres. Et ça slame à tout va. Et puis soudain c’est le chaos
total, la scène est envahie par le public. Comprendre que la moitié de la fosse
c’est d’un seul coup retrouvé sur scène interrompant le groupe en plein
morceau. Seul le batteur continue coûte que coûte à battre la mesure tout en
assurant les backing vocals. Grand moment de solitude. Le chanteur à un
mouvement de panique quand il voit sa basse (une Hofner violon façon Paul Mc
Cartney) partir emportée par la foule. Le micro se balade alors dans le public,
réactions saisies au hasard (Caro je te trouves plus, t’es où ?). Mort de
rire. Si l’on se plaint souvent (et à juste titre d’ailleurs) des performances
calculées à la seconde sans aucune place pour l’imagination (cf. John Fogerty)
les Black Lips sont eux dans l’excès inverse. Bref, le calme revenu, les Black
Lips reviennent sur scène pour deux petits titres. Bilan final, à peine une
heure de concert et pas de rappel, franchement léger pour un groupe à la
discographie fournie (sept albums tout de même). 22 euros la place hum hum… Une
soirée bien triste dans le fond… On va quand même finir avec un point positif
la première partie assurée par le trio français BSMS, excellent mélange de
blues psychédélique servi par un guitariste très doué. Voilà des musiciens qui
peuvent sortir la tête haute de ce fiasco…
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4 commentaires:
Je suis quand même surpris de cette "review"
les Black Lips sont connus pour leurs concerts bordéliques et c'est précisément pour ça que les gens adorent y aller
la stage invasion sur bad kids est un passage obligé, et devenu presque une sorte de tradition
moi j'ai trouvé la performance plutôt cool, le son plutôt bon (j'avais peur qu'il soit bien pire dans cette salle) et pour l'ambiance c'était conforme à ce que l'on peut attendre d'un concert des Black Lips
pour ma part j'ai bien rigolé et j'ai passé un bon moment!
D'accord avec Alex... Les BL font, c'est leur marque de fabrique, des concerts bordéliques (et pourtant il y a un coté très organisé dans ce désordre).
Juste d'accord avec le coté un peu court du show (ça m'avait semblé un peu plus long à la maroc').
Sinon, le son était très bon, je vois rien à lui rapprocher. Que lui reproches-tu ?
La stage invasion j'ai trouvé ça rigolo. C'est même mieux quand tu dois écrire après, ça te fait des trucs à raconter. Mais ce qui me gêne un peu c'est que tu est finalement tout le temps distrait. Tu regardes ce qui se passe dans le public, les trucs qui te volent au dessus de la tête et finalement tu n'est plus dans le concert. Tu ne n'écoutes plus. Et pour moi qui place la musique au dessus de tout, je trouve ça un peu dommage. Mais bon voilà ce n'est que mon avis. Et puis franchement les BL ils m'ont énervé à couper les chansons au milieu, ces longs passages où ça flotte. Bon j'ai peut être été un peu sévère, j'avoue...
Je reviens sur le sujet (2 semaines plus tard), juste parce que je viens de me faire une remarque.
Le gros intérêt au bordel d'un concert des BL, c'est qu'à aucun moment il n'est possible de prendre des photos avec un appareil au risque de le perdre. Résultat : enfin un concert sans trop de crétin devant toi qui te colle leur téléphone portable devant les yeux.
J'adore !
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