Projet solo du bordelais Vincent Bestaven, le premier album de Botibol, « Born from a Shore » débute de façon bien étrange avec « Walk slowly », un titre assez déconstruit avec des montées, des descentes, des silences… Ce n’est qu’après quelques écoutes que le charme de Botibol fait son petit effet, comme ça l’air de rien, tout en délicatesse et discrétion. La base de Botibol c’est la guitare acoustique, le folk. Qui parfois sonne un peu mélancolique « A small light in the dark », « Breakwaters » ou « Filling a hole » légèrement teinté de couleurs blues. A d’autres moments la musique est joyeuse. En fait, l’album n’a de cesse de faire des allers retours entre les deux sentiments. Dans ces meilleurs moments, le disque prend des atours pop particulièrement irrésistibles mettant redonnant au concept des « symphonies de poches » cher à Brian Wilson une deuxième jeunesse. « Friends », peut-être la meilleure du cd, prends des airs de pop song ultime. C’est plein de carillons de petites clochettes qui font gling gling, c’est tout simplement beau. Tout au long du disque, Botibol a su faire de cette économie de moyen, de ce côté bricolo une force. Peu d’intervenants et une sensation d’intimité qui se fait plus grande écoutes après écoutes. Chanté en anglais, le français fait pourtant une apparition surprise au milieu de « We were foxes » : « Sur le goudron brûlant nous courons vers la mer », comme un résumé de son univers naïf et coloré, à l’image de la pochette, mais qui sait aussi faire un peu de place au noir et à toutes les nuances de gris. « Oh son » conclu le disque comme il a commencé, c'est-à-dire de manière bien étrange, comme en suspension…
samedi 10 décembre 2011
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