samedi 17 décembre 2011

Interview Elliott Murphy (version française)


Légende vivant du songwriting installé en France depuis 1989, Elliott Murphy nous parle de la France, des Etats-Unis, de son dernier album (produit par son fils Gaspard) et de son grand ami Bruce Springsteen.

Te souviens-tu du jour où tu es tombé amoureux de la musique ?

Elliott Murphy : Oui, c’est quand j’ai écouté « Runaround Sue » par Dion en 1961. Je l’ai tellement écouté que j’ai complètement usé le disque !

Quelles ont été tes premières inspirations ?

EM : The Kingston Trio, les Beach Boys et, bien sur, Elvis Presley.

Comment était New York à cette époque ?

EM : Un peu comme Brooklyn aujourd’hui ! Beaucoup de groupes et beaucoup d’endroits où jouer. C’était une période très excitante.

Parle-nous de Greenwich Village et de la scène folk….

EM : Il y avait beaucoup de petits cafés où les concerts duraient la nuit entière. Tout le monde portait des cabans.

Tu as aussi vécu à San Francisco. Comment était San Francisco dans les années 70 ?

EM : J’y étais en 1971, le mouvement hippie avait vécu. Mais il y avait encore ce sentiment de liberté en ville. J’ai écris là bas plusieurs chansons de mon album « Aquashow ».

En 1989, tu as déménagé en France. Comment as-tu choisi la France ? Tu parlais français à l’époque ? Quel a été ton plus grand défi ?

EM : J’ai toujours adoré la France et il me semblait que Paris était la capitale culturelle européenne. Je ne parlais pas très bien français en arrivant. Le plus grand défi, ça a été d’obtenir la nationalité française.

Quels ont été tes premiers sentiments en descendant de l’avion ce jour là ?

EM : En fait j’ai vraiment eu le sentiment de commencer une nouvelle vie en ouvrant la porte de l’appartement à Bastille.

Penses-tu avoir trouvé une forme de renouveau artistique en France ?

EM : Le public français m’est fidèle depuis plus de trente ans. Ca m’inspire !

Etant expatrié depuis des années, quelle serait ta définition du mot « maison » ?

EM : Les expatriés sont des gens qui sont le plus à la maison quand ils ne sont pas à la maison. C’est moi. A l’instant, je suis dans un motel du Massachusetts, allongé sur un lit et cela me semble parfaitement naturel.

Si je te dis « tu peux quitter l’Amérique mais l’Amérique ne te quitte pas », que répondrais-tu ?

EM : Je répondrais que dans mon cas ce n’est pas vrai.

Ton dernier album « Elliott Murphy » a été produit par ton fils Gaspard (guitariste des Dukes et de Duplex, ndlr). Comment était-ce de travailler avec lui ? Est-ce que cela rend l’album plus précieux à tes yeux ?

EM : C’était génial de travailler avec Gaspard, parce qu’il a apporté ses oreilles de 21 ans à ma musique. Et bien sur cet album m’est précieux et c’est d’ailleurs pour cela qu’il est éponyme.

En écoutant l’album, j’ai eu l’impression que Gaspard a apporté une nouvelle dynamique à tes chansons, qu’en penses-tu ?

EM : Gaspard a vécu avec ma musique depuis sa naissance. Il savait comment obtenir ce son à la fois classique et moderne.

L’album est simplement intitulé « Elliott Murphy » comme si on écoutait un nouvel Elliott…

EM : J’ai eu le sentiment que c’était le commencement d’une nouvelle ère dans mon existence, comme si j’étais finalement devenu complètement moi-même.

James Taylor semble être une grande influence sur ce disque…

EM : Pas vraiment, même si j’admire James Taylor. Il a une voix superbe et pleine d’humilité. Il chante superbement sans donner l’impression de faire des efforts.

Bruce Springsteen est l’un de tes meilleurs amis. Est-ce que tu peux nous parler de lui ? Comment est-il dans la vraie vie ?

EM : Bruce est vrai. Il est généreux et attentionné. Et il aime la bonne cuisine comme moi. Donc nous avons beaucoup en commun !

Propos recueillis par email le 15 décembre 2011.

Un grand merci à Elliott pour sa gentillesse et sa disponibilité.

Et un grand merci à Laura Woody et Marie Fleur.

www.elliottmurphy.com

En concert les 23 et 24 mars 2012 au New Morning (Paris).

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