Légende vivant du songwriting installé en France depuis 1989, Elliott Murphy nous parle de la France, des Etats-Unis, de son dernier album (produit par son fils Gaspard) et de son grand ami Bruce Springsteen.
Te souviens-tu du jour où tu es tombé amoureux de la musique ?
Elliott Murphy : Oui, c’est quand j’ai écouté « Runaround Sue » par Dion en 1961. Je l’ai tellement écouté que j’ai complètement usé le disque !
Quelles ont été tes premières inspirations ?
EM : The Kingston Trio, les Beach Boys et, bien sur, Elvis Presley.
Comment était New York à cette époque ?
EM : Un peu comme Brooklyn aujourd’hui ! Beaucoup de groupes et beaucoup d’endroits où jouer. C’était une période très excitante.
Parle-nous de Greenwich Village et de la scène folk….
EM : Il y avait beaucoup de petits cafés où les concerts duraient la nuit entière. Tout le monde portait des cabans.
Tu as aussi vécu à San Francisco. Comment était San Francisco dans les années 70 ?
EM : J’y étais en 1971, le mouvement hippie avait vécu. Mais il y avait encore ce sentiment de liberté en ville. J’ai écris là bas plusieurs chansons de mon album « Aquashow ».
En 1989, tu as déménagé en France. Comment as-tu choisi la France ? Tu parlais français à l’époque ? Quel a été ton plus grand défi ?
EM : J’ai toujours adoré la France et il me semblait que Paris était la capitale culturelle européenne. Je ne parlais pas très bien français en arrivant. Le plus grand défi, ça a été d’obtenir la nationalité française.
Quels ont été tes premiers sentiments en descendant de l’avion ce jour là ?
EM : En fait j’ai vraiment eu le sentiment de commencer une nouvelle vie en ouvrant la porte de l’appartement à Bastille.
Penses-tu avoir trouvé une forme de renouveau artistique en France ?
EM : Le public français m’est fidèle depuis plus de trente ans. Ca m’inspire !
Etant expatrié depuis des années, quelle serait ta définition du mot « maison » ?
EM : Les expatriés sont des gens qui sont le plus à la maison quand ils ne sont pas à la maison. C’est moi. A l’instant, je suis dans un motel du Massachusetts, allongé sur un lit et cela me semble parfaitement naturel.
Si je te dis « tu peux quitter l’Amérique mais l’Amérique ne te quitte pas », que répondrais-tu ?
EM : Je répondrais que dans mon cas ce n’est pas vrai.
Ton dernier album « Elliott Murphy » a été produit par ton fils Gaspard (guitariste des Dukes et de Duplex, ndlr). Comment était-ce de travailler avec lui ? Est-ce que cela rend l’album plus précieux à tes yeux ?
EM : C’était génial de travailler avec Gaspard, parce qu’il a apporté ses oreilles de 21 ans à ma musique. Et bien sur cet album m’est précieux et c’est d’ailleurs pour cela qu’il est éponyme.
En écoutant l’album, j’ai eu l’impression que Gaspard a apporté une nouvelle dynamique à tes chansons, qu’en penses-tu ?
EM : Gaspard a vécu avec ma musique depuis sa naissance. Il savait comment obtenir ce son à la fois classique et moderne.
L’album est simplement intitulé « Elliott Murphy » comme si on écoutait un nouvel Elliott…
EM : J’ai eu le sentiment que c’était le commencement d’une nouvelle ère dans mon existence, comme si j’étais finalement devenu complètement moi-même.
James Taylor semble être une grande influence sur ce disque…
EM : Pas vraiment, même si j’admire James Taylor. Il a une voix superbe et pleine d’humilité. Il chante superbement sans donner l’impression de faire des efforts.
Bruce Springsteen est l’un de tes meilleurs amis. Est-ce que tu peux nous parler de lui ? Comment est-il dans la vraie vie ?
EM : Bruce est vrai. Il est généreux et attentionné. Et il aime la bonne cuisine comme moi. Donc nous avons beaucoup en commun !
Propos recueillis par email le 15 décembre 2011.
Un grand merci à Elliott pour sa gentillesse et sa disponibilité.
Et un grand merci à Laura Woody et Marie Fleur.
En concert les 23 et 24 mars 2012 au New Morning (Paris).
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