Après plus de trente ans de carrière, Paul Personne est le genre de musicien à qui on ne la fait plus. Doté d’une paire de mains très sures, Paul sait ce qu’il a envie de jouer et se contente de faire ce qu’il aime. Et il a bien raison, car de tous les mouvements qui agitent le rock français, il est fort probable que c’est son style blues/rock à l’ancienne qui vieillira le mieux et c’est probablement ses albums à lui qu’on réécoutera encore dans dix ans. En gros, on aime Paul Personne comme on aime AC/DC, et on a surtout pas envie que cela change, ne parlez pas de malheur ! Pour ce nouvel opus, Personne s’est entouré de l’excellent trio normand A l’ouest dans une démarche qui rappelle Neil Young quand ce dernier s’est acoquiné avec Crazy Horse ou Pearl Jam. S’il s’agit de leur premier effort discographique en commun, les deux parties se connaissent bien, ayant souvent eu l’occasion de jammer ensemble sur scène, lors de concerts en commun où A l’ouest assurait la première partie. D’un strict point de vue musical, ce nouveau disque est en tout point conforme à la réputation de Paul Personne, du rock, du blues et un soupçon de folk. Et des guitares ! Beaucoup de guitares, qu’elles soient électriques ou acoustiques pour autant de solis. D’autant qu’en la matière Anthony Bellanger d’A l’ouest est loin d’être manchot, ce qui donne lieu à des joutes épiques (« Qui t’aime vraiment ? »). Pas fondamentalement original, c'est vrai, mais joué avec amour. A noter également un héritage venu des musiques Noires, les percussions rappellent Curtis Mayfield et apportent un léger piment groove soul/funk à l’ensemble, quant à la wha-wha de Paul, et bien elle est aussi efficace que celle du Dieu Jimi. Parmi les plus belles réussites notons l’instrumental « To a friend », le blues pour ce regretté Calvin Russell. Comme pour son diptyque « Coup de blues » / « Demain il fera beau », ce nouvel album est double et bénéficie d’une sortie en deux temps. Après cette excellente face A, la face B sera disponible à l’automne.
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