Sympathique petite salle de concert de banlieue, le Nouvel Espace Culturel Charentonneau (NECC), située à côté du marché couvert du même nom, a accueilli jeudi soir dernier une soirée blues de tout premier ordre.
On commence avec une découverte, en forme de coup de cœur, pour le bluesman d’origine camerounaise Roland Tchakounté. Sa formule en trio, il est accompagné d’un batteur/percussionniste et d’une guitare électrique, lui-même assurant la guitare folk, se veut un hommage à sa terre natale d’Afrique sa musique se présentant comme un voyage. De fait Roland Tchakounté est un artiste hybride à mi-chemin entre le bluesman et le griot, sa musique, chantée en langue vernaculaire, faisant renouer le blues à ses racines africaines. Il est aidé en cela par un excellent batteur jouant sur un kit complexe tenant à la fois de la batterie et des percussions où le djembé fait souvent office de caisse claire. On note également un mécanisme compliqué avec une pédale de grosse caisse montée à l’envers permettant à ce Géo Trouvetout batteur de jouer de la cymbale ride. La batterie est jouée au balai. Arc-bouté sur sa Les Paul, le guitariste a un style beaucoup plus classique blues joué au doigt (c’est important). Quant à Roland, il assure les rythmiques sur une guitare acoustique et chante de sa voix profonde et grave. Régulièrement le groupe baisse le son et joue de moins en moins fort, touchant le public de manière assez intime. L’ensemble guitare jouée sans médiator et batterie jouée au balai donne une grande délicatesse à la musique. On passe un excellent moment salué par une ovation grandement méritée.
De facture beaucoup plus classique, le pianiste/organiste Mighty Mo Rodgers, originaire de Los Angeles, a pris la suite sur le coup des 22 heures. Mo le puissant est accompagné par une formation guitare, basse, guitare, alliant à la fois jeunesse (le batteur et le bassiste) et expérience, le guitariste ayant l’air d’avoir pas mal de bouteille, malheureusement il a passé la soirée a galérer avec son ampli. Il ne faut guère de temps à Mo pour séduire l’audience réclamant un soutien rythmique de la part du public (par ce que « the dead don’t move and the living move »), ce dernier étant invité à taper dans ses mains en rythme. Le climax fut atteint lorsque l’on nous a proposé de chanter en chœur « C.H.I.C.A.G.O. if you want some blues, this is the place you have to go ». C’est tellement vrai… A défaut d’y aller c’est un peu de Chicago qui est arrivé jusqu’à nous et si on prend en compte l’Afrique évoquée en première partie, on a fait mine de rien un mini tour du monde en une soirée…
www.myspace.com/rolandtchakounte
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