lundi 3 janvier 2011

Rencontre avec Carosel (version française)


Rencontre avec Carosel (voir mon post du 8 décembre 2010) un charmant duo pop irlandais installé depuis peu à Paris.

Votre premier album a plutôt bien marché en Grande-Bretagne et en Irlande, quels sont vos espoirs pour ce nouveau disque ?

Pete : Notre premier album était plus relax, plus jazzy, tendre. On fait de la pop maintenant. Notre nouveau son est sur notre maxi « Star ».

Michelle : Notre premier album était différent. On est excité par notre nouveau son. Et par toutes les salles de concert dans ce nouveau pays. On voudrait se faire connaître en France et dans toute l’Europe.

Comment vous êtes-vous retrouvé à Paris ?

Michelle (rires) : Je passe mes vacances en France depuis mon adolescence. J’ai des cousins à Paris.

Donc en fait, tu n’as aucune excuse pour ne pas parler français ?

Michelle (rires) : Je prends des cours de français deux fois par semaine. Mais je n’ai jamais eu la chance de rester plus d’une semaine ou deux. Peut-être que j’ai toujours rêvé de venir vivre à Paris…

Pete : C’est peut-être différent pour toi, mais pour un Irlandais, c’est excitant de venir vivre à Paris.

Et est-ce que tout se passe comme vous l’aviez imaginé ?

Michelle : C’est différent quand tu es en vacances…

Pete : C’est plus difficile que l’on l’imaginait. Chercher un appartement par exemple. En Grande-Bretagne ou en Irlande c’est beaucoup plus simple. Tu appelles le propriétaire est soit il t’aime bien ou pas. Il n’y a pas de gros dossier. C’est ce genre de choses qui sont différentes, on ne s’imaginait pas…

Michelle : Quand tu es en vacances, tu visites. Les Champs-Elysées, Notre-Dame… En vivant ici tu découvres les autres aspects de la vie française. Les français protègent leur identité, c’est comme ça qu’ils vivent. On mange comme ça, on fait ceci. J’aime bien. La nourriture est incroyable. Je pense que j’ai tout essayé maintenant…

Pete : On est nouveaux ici, c’est encore assez excitant. Franchement la qualité de vie est meilleure ici. Spécialement maintenant avec nos problèmes économiques (il indique une chute vertigineuse de la main). En France, quand tu n’es pas content, tu vas dans la rue. Les français sont focalisés sur leur mode de vie. Et ils veulent le conserver. Les cafés, les déjeuners assez longs, les vacances… Et la musique. On savait que la France était un bon endroit pour la musique…

Vraiment, tu plaisantes ?

Pete : Non, non pas du tout. Sérieusement. Il y a plein d’endroits pour jouer ici, les clubs, les festivals…

Michelle : Le public français est vraiment, vraiment sympa. Ici, les gens t’écoutes quand tu joues. C’est agréable, c’est vraiment bon. Et ils viennent discuter après le concert.

Pete : C’est vrai. A Dublin, il y a tellement de bruit. Les gens sortent pour boire et se saouler. On est venu en vacances ici en novembre 2009. On a un ami irlandais qui vit ici et nous a trouvé plein de concerts dans des pubs ici. Je pensais que personne ne nous écouterait. En fait, l’expérience s’est révélée différente.

Michelle : On s’est tellement plu en vacances ici, qu’à peine rentrés en Irlande on est allé directement sur internet pour trouver un appartement et déménager. C’était en février dernier.

Pete : On a fait des allers et retours. C’était difficile de trouver un appartement de trouver un appartement sur le long terme. On début on était à Bastille. Maintenant on est dans le quinzième qui est beaucoup plus tranquille.

Et vous avez enregistré l’EP à Paris ?

Pete : Non à Dublin.

Et à propos de la musique, la scène française vous aimez la scène française ?

Michelle : Oui ! J’aime bien Zaz. On écoute la radio.

Pete : Et on entends les Black Eyed Peas à longueur de journée… J’aime bien Sanseverino et les « anciens » : Françoise Hardy, Serge Gainsbourg « La chanson de Prévert »…

Michelle : Je l’apprends en ce moment.

Pete : Je joue de la basse dans un groupe français. Et notre percussionniste est français. Plus on reste, plus on rencontre de monde. On commence notre réseau.

Vous avez le mal du pays ?

Michelle : De temps en temps. Ma famille me manque. Mes neveux et mes nièces. Ils grandissent… Et les frites. Les vraies frites. Ici elles sont différentes. En Irlande elles sont plus grosses, plus épaisses. C’est bon… Il y a beaucoup d’Irlandais qui vivent ici. Il y a beaucoup de…

…de pubs ?

Michelle : Je ne bois pas, alors les pubs…

Pete : On essaye de ne pas trop boire, seulement de temps en temps quand un ami vient nous rendre visite.

Michelle : C’est certainement la raison pour laquelle je suis en France. Je ne bois pas comme une Irlandaise. Je bois très peu.

Pete : L’Irlande ne me manque pas du tout. Jamais. Je suis très heureux ici. J’ai vécu dans plein d’endroits, L’Inde, New York, le Canada. J’ai passé beaucoup de temps hors d’Irlande.

Pete, est-ce que tu penses que tous ces voyages ont changé ton jeu de guitare ?

Pete : Bien sur. J’ai étudié la guitare en Espagne. Ma guitare vient d’Espagne. Il faut jouer avec des ongles assez longs (il me montre ses doigts). C’est un style beaucoup plus percutant (il prend sa guitare et commence à jouer). J’ai passé beaucoup de temps en Andalousie, près de Séville. J’ai étudié la guitare là-bas pendant six mois.

Et tu es allé là-bas spécialement pour étudier la guitare ?

Pete : Oui, oui. Aller en Espagne a vraiment fait une différence dans ma musique. Et après j’ai passé six mois en Inde et j’ai joué avec des musiciens locaux tous les jours. A Dharamasala, la ville au nord de l’Inde où réside le Dalai Lama en exil, il y a beaucoup de Tibétains et beaucoup d’excellents chanteurs. Et ce qu’ils chantent est tellement différent de ce que je connais ou comprends de la musique… J’ai passé trois mois là-bas dans des petits villages en dehors de la ville. On faisait de la musique tous les jours. Je jouais de la guitare classique, un ami anglais faisait de la flûte et ils chantaient des chansons locales. Le « mélange » (en français dans le texte) était très intéressant. C’est là que commence l’Himalaya. Il y a beaucoup de forêts, c’est magnifique. J’ai aussi navigué en Australie pendant longtemps. Sur le bateau on n’avait ni radio, ni télévision, ni internet. Je jouais de la musique dans ma tête. Cela peut être très intéressant aussi.

Michelle : Je pense que c’est très important. On n’a pas de télévision. En fait, cela fait des années que l’on n’en a pas. On se fait toujours face dans notre salon. On s’assoit en cercle. Il n’y a pas de distractions.

Michelle, est-ce que tu peux nous dire quelques mots sur le jukebox de tes parents, dans le restaurant familial ?

Michelle : Mon père est chef. Quand j’étais enfant, mes parents avaient un restaurant sur la côte Irlandaise, près de la plage. Un restaurant de fruits de mer. Mon père vivait là-bas. On avait une grande pièce, pour les danseurs. On avait un jukebox et des tonnes de boîtes remplies de disques. Quand j’étais petite, j’y allais pendant la journée et je passais des disques. Il y avait plein de disques des années 60 et 70. C’est comme ça que j’ai découvert les Beatles et les Carpenters. Je dansais toute seule. J’ai encore la platine et les boites de disques. Les années 60 et 70 sont vraiment importantes pour moi. Les chansons pop étaient courtes, concises. Burt Bacharach avait des mélodies très fortes. J’adorais, je les écoutais tout le temps. Mes amis étaient plus intéressés par ce qui se passait dans les charts.

Est-ce que vous pouvez nous décrire votre « upbeat happy sound » ?

Michelle : C’est moi. J’ai toujours été comme ça. Je ne suis pas affectée par ce qui se passe même si c’est moche. Je ne suis jamais triste. Je vis ma vie.

Pete : En concert, cela peut être enlevé, sur des tempos rapides, sans que cela soit forcément très fort. Et c’est sympa de le voir sur le visage des spectateurs dans le public.

Votre chanson « Something i need » sonne très Soul. Est-ce que vous écoutez beaucoup de Soul Music ?

Pete : En fait, non.

Michelle : Non, pas vraiment. Un peu. Je ne sais pas comment s’est arrivé. J’aime bien Marvin Gaye, Al Green et Bill Withers. Je suis accro à ses chansons. Mon frère avait un de ses albums.

Pete : En concert on fait régulièrement « Let’s stay together » (Pete prend sa guitare et le duo se lance dans une magnifique reprise acoustique de cette chanson). Peut-être qu’on la mettra sur notre prochain album. On veut l’enregistrer, peut-être dans une version acoustique.

La dernière chanson du disque « Take me » a une couleur plus années 80…

Michelle : Nous sommes des enfants des années 80. On a été influencé par tout ce qui passait à la radio. Tu connais les disques « Now » ? Tous les ans, il y avait une compilation. J’ai le volume n°2. C’est un disque des années 80. Mes parents l’avaient pour le restaurant.

Pete : Quand on a enregistré « Take me » on voulait ce genre de son dès le début. On a utilisé un petit ampli un très mauvais ampli mais j’aimais bien le son. J’ai branché la guitare électrique. On a mis l’ampli et le micro à l’extérieur. C’est comme ça qu’on a obtenu ce son.

Michelle, qu’est-ce qui est le plus important dans ta vie, la cuisine où la musique ?

Michelle : C’est dur ! J’ai étudié la nutrition à l’université. Et mon père est chef. La nourriture c’est quelque chose de très important pour moi. Tous mes bouquins sont des livres de cuisine.

Pete : Tu passes plus de temps à chanter qu’à manger. Donc la musique est plus importante…

Michelle : Je pense que c’est égal. J’aime les deux. Quand j’étais petite mon père m’emmenait dans les restaurants, juste pour visiter et regarder les menus. C’est de sa faute si je suis obsédée par la nourriture…

Propos recueillis le 16 décembre 2011.

EN CONCERT LE 22 JANVIER 2011 AU THEATRE TRAVERSIERE.

www.carosel.ie

www.myspace.com/caroselmusic

www.facebook.com/carosel

www.twitter.com/carosel

http://www.youtube.com/caroseltv

A consulter également, le blog de Michelle sur sa vie parisienne et la cuisine :

www.greenteaandbiscuits.wordpress.com

Aucun commentaire: