C’est dans le petit club de jazz du New Morning, qui lui sied à merveille, que nous avons retrouvé Bettye LaVette quelques jours après la sortie de son dernier album (voir le message précédent) « Interpretations : The British Rock Songbook ». Retransmission en direct à la radio oblige, le concert a débuté à 20 heures pétantes. En guise de première partie, les quatre musiciens : guitare, basse, batterie, claviers, ont joué un blues avec le pianiste au chant. Puis la voix de Bettye a résonné depuis les loges : « Say the word » ! Et le groupe d’enchaîner sur la reprise du mot en question, la même qui ouvre le dernier disque. Entouré par un groupe de musiciens redoutables, Bettye a livré une démonstration de soul impressionnante, avec cette petite étincelle qui fait cruellement défaut à son dernier opus. Particulièrement à l’aise sur les morceaux les plus swinguant, où son jeu de jambes fait merveille, Bettye sait également faire chavirer les cœurs comme sur les reprises de « Night in white satin », dédiée à sa fille, en dépit d’un synthé un peu trop daté, ou de « Don’t let the sun go down on me » chantée assise en tailleur à même le sol. Le track listing fait la part belle au dernier opus, un peu, hélas, au détriment du reste de sa discographie. Et quels musiciens : un guitariste aux interventions judicieuses et au jeu expressif (chapeau bas pour les petites chorégraphies à la gratte), groove monstrueux de la section rythmique et un pianiste inspiré, même si je dois avouer ne pas être très très fan de ses nappes synthétiques (assez rares heureusement), un orgue aurait aussi bien fait l’affaire et aurait été, je pense, plus fidèle à l’esprit de la musique. En guise de rappel nous avons eu droit à « I do not want what i haven’t got » chantée à cappella où sa voix, et sa petite cassure soul, nous a complètement retourné. C’est bien simple, Bettye a fait un tel tabac qu’ils ont du revenir pour un ultime rappel, « Before the money came », alors que les lumières et la musique avaient été remises en route. Le public refusait tout net de quitter la salle. Et c’est bien normal, il n’y a que ces « vieux » routiers de la soul, et qui ont le métier et l’expérience qui va avec, pour vous faire vivre des moments pareils…
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