mercredi 28 avril 2010

Brian Jonestown Massacre, le Bataclan, 27 avril 2010


Après une longue intro, une plage de plusieurs minutes, les huit musiciens du Brian Jonestown Massacre font leur entrée en scène à la queue leu leu. Un constat s’impose rarement un groupe aura présenté un visage sur scène aussi différent que celui du studio. Une vraie dichotomie. Sur scène le Brian Jonestown Massacre est ce qu’il n’est plus qu’occasionnellement sur disque à savoir un groupe de rock n’roll, tendance psyché pastichant les années 60. Car si Anton Newcombe, le leader, n’a jamais perdu de vue ses aspirations psychédéliques, ces dernières prennent depuis deux albums (« My Bloody Underground » et « Who killed Sergent Pepper ») et demis (le maxi « We are the radio ») des contours plus ombrageux, quitte à désarçonner nombre de fans. Le Brian Jonestown Massacre est aussi, accessoirement, devenu un remarquable assemblage de musiciens. Pourtant pas facile de se mettre en place à huit (quatre guitares, orgue, basse, batterie, tambourins). La technique est de simplifier chaque partie jouée individuellement par chacun. Une fois toutes les pièces du puzzle mises en place, l’auditeur se retrouve face à un véritable mur du son. Après le retour du « tambourine man » Joel Gion, c’est à Matt Hollywood, ex bassiste devenu guitariste, et salué par une belle ovation, de revenir au bercail. C’est une bonne nouvelle pour le groupe qui a le mérite d’élargir le répertoire du groupe qui ne jouait plus ses chansons depuis son départ. Ce dernier relaie régulièrement Anton au chant qui, du coup, peu cloper tranquille, entre deux accords, faisant fi des interdictions. Le concert met en lumière le contraste entre Matt, songwriter pop sous influence Beatles, et Anton, adepte d’une approche beaucoup plus radicale et expérimentale à base de samples et de boucles électro. A part cela un excellent concert qui fleure bon la nostalgie des 90s, pratiquement aucune chanson récente n’a été jouée. Une bonne soirée en définitive ne serait-ce que le proverbial pétage de plomb d’Anton Newcombe qui, mécontent du son, quitte la scène au beau milieu de « When Jockers attacks » et laisse les autres se démerder sans lui (tout le contraire de ce que m’enseignent depuis des années mes profs de musique). Le reste du groupe ne se démonte pas et continue la chanson. C’est juste dommage que tout cela ait lieu au milieu de ma compo préférée du groupe. Matt pose alors sa guitare et va rechercher Anton dans les loges. Ce dernier revient en bougonnant dès le titre suivant. Ne nous plaignons pas, lors du précédent concert au Bataclan, la crise de nerfs avait duré beaucoup plus longtemps… En fait Anton Newcombe est tellement obsédé par le son, qu’il en devient maniaque obsessionnel. Il faut le voir régler, un par un, tous les potards de la guitare puis de l’ampli, au millimètre près, pendant plusieurs minutes entre les titres. Ce type ne supporte pas la moindre erreur : tout doit être parfait. C’est tout simplement impossible. Vers la fin du concert Anton préfère zapper une chanson, dès les premières mesures, plutôt que de se planter. Matt hausse les épaules et ne se pose pas plus de questions que cela, l’habitude certainement, et enchaîne sur le dernier titre. Pas de rappels mais un concert de deux heures pleines. Avant de quitter la scène Matt prend le temps de faire quelques photos du public. Il me semble bien que c’est son premier concert dans nos contrées. Espérons que le voyage lui a plu. Nous en tout cas on a été ravis…
http://www.brianjonestownmassacre.com/
www.myspace.com/brianjonestownmassacre

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