vendredi 19 mars 2010

A l’ouest + Johnny Winter, Bobino, 15 mars 2010


« Est-ce que vous aimez le blues Bobino ? » clame le présentateur de la soirée. Oui bien sur, mais l’endroit ne s’y prête guère. Décor, moderne, hyper-classe, boule à facette et service de sécurité très zélé, surtout lorsqu’il s’agît de protéger les avantages des VIP en goguette, tout cela tient plus de la boîte de nuit tendance que du juke joint de nos rêves. Dans ce contexte, le décalage entre la scène et la salle est flagrant. Sur scène la présence du trio A l’ouest, qui assure la première partie, parait presque surréaliste. C’est délicieusement ironique de les voir ici, avec leur look cheveux long et chemises de bûcheron, entre John Fogerty et Neil Young, il y a fort à parier qu’ils se feront refouler si l’endroit redevient une boîte de nuit. Pourtant leur set est excellent. Très bons musiciens, gros son, ça envoie. Leur blues rock, chanté dans la langue de Molière s’il vous plaît, gras à souhait, nous renvoie à la fin des années 60, au british boom, tout ce qu’il y a de plus classique. On ne s’en lasse pas, il n’y a pas à dire mais c’est bien dans les vieux pots que l’on fait les meilleures soupes. C’est probablement le rêve de leur vie d’ouvrir pour la légende qui va suivre…

Car vint ensuite sur scène le rescapé de Woodstock, le guitariste Texan Johnny Winter. Coiffé d’un énorme chapeau, pour masquer son visage creusé, maigre, traînant la jambe et le dos courbé, Winter assurera la totalité de son set assis. L’inquiétude autour du personnage grandit à chacune de ses sorties et, cela fait mal de l’avouer, mais il n’est plus que l’ombre du musicien et chanteur flamboyant décrit par mon prof de guitare. Je me garderais bien cependant de parler de déception, car Winter détient toujours le secret du son, d’autant qu’il est ce soir épaulé par un groupe (guitare, basse, batterie) ultra efficace. Cependant les loupés existent, notamment sur l’intro de « Red House » repris de Jimi Hendrix. La voix traîne un peu aussi. Mais il a de beaux restes quand même. Le concert est passé à la vitesse de l’éclair. Car malgré l’ovation et le tonnerre d’applaudissements, mérités, Winter ne s’attardera pas sur scène au-delà de l’unique rappel. Trop faible pour continuer, il a du se faire aider de ses musiciens pour l’aider, le porter presque, à assurer sa sortie. Le crépuscule d’une idole, c’est quand même triste à voir…
http://www.johnnywinter.net/
www.myspace.com/alouestleband



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