Comme de coutume, pour fêter dignement son anniversaire, Mister Elliott Murphy nous donne rendez-vous au New Morning qui est un peu devenu, au fil des ans, une espèce de deuxième résidence pour lui. Petit résumé à destination des non-initiés : natif de Long Island, une banlieue de New York, Elliott Murphy a commencé sa carrière au début des années 70. Depuis 1989, il s’est installé à Paris et a beaucoup plus de succès sur sa terre d’adoption européenne que dans son Amérique natale. A titre personnel, j’entretiens un lien particulier avec sa musique, étant issu d’une famille également écartelée entre la France et la banlieue New-Yorkaise. Certaines de ses chansons (« On Elvis Presley’s birthday ») ne manquent pas de me rappeler, et ce pour une raison que j’ignore, les voyages en train entre North White Plains et Grand Central Station lors de mes vacances estivales outre-Atlantique…
Bref, je m’égare, parlons donc un peu de musique et de ce concert en particulier. Féru de Dylan, Elliott Murphy, pratique un folk élégant et lettré. Accompagné de son fidèle guitariste Olivier Durand, ils n’ont de cesse de marteler leurs guitares acoustiques. Je ne m’en étais jamais vraiment rendu compte auparavant, mais Elliott a une main droite qui swingue drôlement bien. Ca envoie. Le reste de son groupe, les Normandy All-Stars, comprend Laurent Prado à la basse et Alain Fatras à la batterie. Ces deux derniers apportent une touche rock au groupe. Leur assise rythmique est parfaite. En règle générale, les concerts sont assez rythmés. L’entrée en matière est assez douce en duo de guitares folk. La section rythmique arrive ensuite et là, ça déménage sec. Durant « Sonny » les mains s’envolent en l’air au moment du refrain « Flying like a bird ». Une des caractéristiques des concerts d’Elliott, c’est la bonne ambiance bon enfant qui y règne. Elliott n’est pas avare avec son public, il est monnaie courante d’avoir des performances qui durent entre 2h30 et 3h00. Bien souvent, les rappels s’éternisent, pour notre plus grand plaisir. Le public le rappelle sur scène, trois, quatre, cinq fois à la fin on ne compte plus. Et à chaque fois Elliott pose sa guitare puis revient faire une chanson ou deux. Tous les ans, son fils Gaspard vient taper le bœuf avec son père. Tous les ans, il grandit et a une nouvelle guitare dont il joue de mieux en mieux… Parmi les autres invités, Alain Janvier (ex Pow-wow) et le jeune guitariste Shanka (No one is innocent). Parmi les nouveautés cette année, notons la reprise « The Letter » en forme d’hommage au grand Alex Chilton (Elliott le doigt tendu vers le ciel) et le « Born to run », chanté par son fils Gaspard, de son pote Springsteen. Autre grand moment « Blind Willie McTell » jouée sans ampli ni micro et donc dans une version assez intime. Plusieurs fois le groupe ralenti le rythme et baisse le volume jusqu’au silence presque total avant de repartir de plus belle dans un fracas de guitares. C’est beau. Il n’y a que le live pour faire vivre de tels instants… Plus habituelle la reprise des Doors « L.A woman » souligne le lien avec Jim Morrisson, autre grand exilé parisien. Notons enfin la nouvelle version de « Green River » ralentie à l’extrême. Arrivé au terme du concert, Elliott s’approche du micro : « next year, same place, same time ». Le rendez-vous est donc pris…
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