Réalisé par Sacha Gervasi un fan de la première heure devenu cinéaste (et également scénariste du « Terminal » de Steven Spielberg), Anvil documente le énième come-back du groupe du même nom. C’est également le portrait de deux loosers magnifiques. Jugez plutôt : amis depuis l’enfance le batteur Robb Reiner et le guitariste Steve Kudlow (aka Lips) forment Anvil (enclume) à la fin des années 70. De l’aveu même de leur pairs (Slash le guitariste de Guns n’roses ; Lars Ullrich le batteur de Metallica), ces musiciens sont doués. Pourtant leur succès ne dépasse pas la fameuse estime, en partie pour des raisons liées au business. Entre 1983 et 1987 le groupe sera sans maison de disques, cette dernière refusant de libérer les droits pour les Etats-Unis, le berceau du heavy metal, où les albums du groupe sont introuvables. De quoi plomber n’importe quelle carrière. Pourtant les gars ne lâchent pas l’affaire, en 1984 ils sont à l’affiche d’un gros festival au Japon avec les autres poids lourds de l’époque, Bon Jovi et consorts… On suit le film avec un regard mi-nostalgique, mi-amusé et parfois atterré. Nous sommes en effet en plein hair metal, coupes de cheveux à l’avenant, très classe les bracelets cloutés, les tenus SM et les solos de guitare joués au gode. Pourtant il se passe comme un petit miracle. Il faut voir les deux potes, le film illustre aussi l’amitié d’une vie, avec des étoiles dans les yeux quand ils parlent de leur première chanson. Quand le film commence ils sont tombés bien bas, l’un est ouvrier sur les chantiers et est surtout virtuose du marteau piqueur ; l’autre travaille dans une cantine scolaire. La loose est totale quand arrive un email leur proposant de tourner en Europe. Poissards jusqu’au bout, cette tournée virera au cauchemar, les voilà réduits à dormir à même le sol d’une gare, comme des clodos, après avoir raté leur train (l’avion n’est pas dans leurs moyens). Le climax est atteint à Prague où, après un concert le patron d’un pub/cave sombre refuse de les payer, l’histoire finira en baston… Et pourtant ils y croient encore, et à l’issue de la tournée se lancent dans quête éperdue de cash pour financer un nouvel album. Leur enthousiasme est exemplaire et si il y a bien une chose que diffuse ce film, c’est la passion, l’amour même de la musique. Et rien que pour cela il faut le voir… Pour finir il semblerait qu’Anvil suive un destin à la Brian Jonestown Massacre (complètement inconnus avant le film Dig !). Depuis le tournage, ils ont tourner au Japon et assuré la première partie d’AC/DC. Rock on !
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