lundi 10 novembre 2008

Tony Joe White, le Bataclan, 4 novembre 2008.


Puisque l’on est si bien en Louisiane, eh bien, ma foi, restons-y ! Une grosse semaine après Allen Toussaint, c’est au tour d’une autre légende Louisianaise de venir nous rendre visite en la personne de Tony Joe White, natif de Goodwill. Petite anecdote personnelle, il y a un an, en visite à Chicago, alors que j’arborai avec fierté un tee-shirt à l’effigie de ce cher T.J (acheté à la fin d’un concert), la serveuse m’interrogea alors : « Tony Joe White, who’s that guy ? ». Et me voilà, moi le petit français, en train de révéler à cette yankee pur jus l’existence de ce pur fleuron de la musique américaine. Les Etats-Unis, sont ainsi, tellement riche, tellement grands, que parfois, c’est en Europe que leurs meilleurs artistes marchent le mieux. La preuve, notre T.J White beaucoup plus « célèbre » ici que sur sa terre natale. Et puis avec un premier album sorti en 1969, on peut difficilement le qualifier de perdreau de l’année. Quelle injustice. Car Tony Joe, c’est le genre de mec qui par la seule puissance de ses compositions vous transporte en plein bayou. Après avoir assuré la première partie d’Alvin Lee à l’Olympia un peu plus tôt cette année, revoilà donc White pour un concert complet cette fois-ci. La formule a également évoluée puisque Tony est désormais en trio avec un batteur et un clavier faisant à la fois office de bassiste et d’organiste. Le visage masqué par des lunettes de soleil et un imposant chapeau, qui le transforme en créature sans age, White a débuté le concert en solo assis avec sa Stratoscater sur les genoux. Sa voix est toujours aussi chaude et profonde, les arpèges de guitare délicats. Vinrent ensuite les deux autres protagonistes. Le batteur est toujours aussi excellent et puissant ce qui n’a pas manqué de surprendre mon voisin d’à côté qui s’est aussitôt confectionné dans la précipitation des boules Quiès à l’aide d’un Kleenex. Quant au troisième larron, le clavier, je suis désolé de le dire, mais sa présence m’a un peu gêné. J’avoue, j’aurai préféré un vrai bassiste, là je trouve le son mal foutu, les basses trop fortes (mon voisin est en train d’agoniser) et surtout mal réglées. Elles bouffent trop de fréquence au détriment de la guitare que l’on n’entend pas toujours très bien. Oui je sais, je suis exigent… Néanmoins, il y a eu des très beaux moments, le boogie « Do you have a garter belt ? » (Est-ce que tu portes un porte-jarretelles ? J’adore ce titre !), la très rare en live « Soul Francisco » et une attaque à la pédale wha-wha, une autre spécialité de Mister White, absolument démente. Les douces est délicates « The guitar don’t lie » (que Johnny Hallyday a repris sous le titre « la guitare fait mal ») et « Rainy Night in Georgia » sur lesquelles sa voix chaude fait des miracles.

http://www.tonyjoewhite.com/

Tony Joe White : « Rainy night in Georgia »

3 commentaires:

saab a dit…

Il faut que je me penche davantage sur son cas, son dernier album Deep Cuts serait uen bonne occasion, je trouve qu'il a une voix incroyable !

My Head is a Jukebox a dit…

Entièrement d'accord ! Le problème, à mon avis, c'est que sa voix il ne l'a toujours pas utilisé à très bon escient. Fin 70 et dans les années 80 il a viré crooner un peu variété FM. Je préfère ses premiers disques plus roots, plus blues, plus ancrés de ce son de la Louisiane que personnellement j'adore.

Eeguab a dit…

Il ya bien longtemps que je n'ai écouté TJW;