Suivant la perspective selon laquelle on se place, les Black Crowes (venus d’Atlanta, Georgie) sont soit les sauveurs du rock ou la pire engeance que ce dernier pouvait connaître. Je m’explique : lorsqu’ils sont apparus, en 1990, les Black Crowes étaient à contre-courant de toutes les tendances possibles et imaginables : c’était un groupe de rock n’roll ! Sur leur premier album, éponyme, ils reprenaient, avec beaucoup de talent, « Hard to Handle » d’Otis Redding. Ca n’a l’air de rien, dit comme ça, mais les Black Crowes étaient alors en totale rupture avec ce qui était en vogue à l’époque. Réentendre un groupe qui savait alors ce qu’était le swing après des années (80) étouffantes de lourdeur métallique et de groupes chevelus californiens tous plus insupportables les uns que les autres, cela faisait un bien fou. Le rock est alors entré dans un trip fleurant la nostalgie des années 60/70. Les Black Crowes étaient les précurseurs, ensuite il y a eu, avec un bonheur inégal, Lenny Kravitz, Oasis, le Brian Jonestown Massacre et j’en oublie… L’engeance dont je parlais au début, c’est qu’aujourd’hui on en est toujours pas sorti, de cette nostalgie…
Bref, après 8 années d’absence, finalement pas si longues que cela, les corbeaux d’Atlanta sont de retour. Une reformation avec un effectif remanié. Exit (hélas) le génial guitariste Marc Ford (qui a également été membre des Innocent Criminals, le groupe de Ben Harper) parti chercher sa bonne fortune en solo (son premier album en solo « it’s about time » est introuvable et je ne suis pas loin de penser que c’est un crime contre l’humanité tellement ce disque est riche) et est remplacé ici par Luther Dickinson. Fin de parcours également pour le claviériste Eddie Harsh, le nouvel organiste s’appelle Adam McDougall. Musicalement peu de choses ont changé chez les Black Crowes, sous les influences conjuguées de Jimi Hendrix (Wee who see the deep) et des Rolling Stones pour les titres électriques et de Neil Young (« Locus street ») pour les chansons acoustiques. Le passage de Jimmy Page (avec qui ils ont partagé une tournée, un album live existe en guise de témoignage) dans leurs rangs a également laissé une empreinte durable dans la guitare de Rich Robinson. Le gospel qui a probablement bercé leur enfance dans leur sud natal (entraînant de fait d’infinies comparaisons avec les Allman Brothers et Lynyrd Skynyrd) fait toujours partie de leurs préoccupations premières : « Movin’on down the line » et « God’s got it » en sont la preuve. Comme avant, l’ensemble de l’album a été composé par les deux frères terribles Chris (chant) et Rich (guitare) Robinson, espérons toutefois qu’ils perdent l’habitude de s’engueuler à tout va. Et alors, tout ira bien dans le plus rock n’roll des mondes. Welcome back brothers !
http://www.blackcrowes.com/
The Black Crowes : "Wounded Bird" (on Letterman 04/25/2008)
2 commentaires:
J'avoue ce n'est pas un groupe que j'adore (ce mes mauvais goûts qui réaparaissent et comme je t'ai dit j'ai un problème avec le rock) mais ils assurent en Live, et oui il existe encore des grands groupes de rock mais ils ne sont pas du tout soutenus par les radios et autres médias, ils préfèrene Lorie -(
Oui, je comprends ce que tu veux dire, ils ont parfois tendance à être un peu "ampoulé". J'ai eu de la chance de les voir en live avec Jimmy Page qui était en special guest pour les rappels. C'était grandiose, le public hurlait Led Zep ! Un grand moment !
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