lundi 21 octobre 2019

Maya Kamaty : « Pandiyé »


Ce deuxième album de la chanteuse réunionnaise sort après une longue période de silence, cinq ans, mise à profit pour revoir en profondeur sa démarche musicale. Car, au-delà de la sortie de seul disque, Maya tente de bâtir véritablement une œuvre et semble décidée à assumer jusqu'au bout la prise de risque intégrant de nombreuses sonorités électroniques, plutôt occidentales, à l'acoustique chatoyante du maloya, une sorte de blues réunionnais, qui faisait le charme du premier album. Le risque étant grand de se perdre en route dans le dédale électronique. Et pourtant l'identité du groupe en ressort encore renforcée, car si l'enveloppe change, les musiciens sont restés les mêmes et ont fait évoluer leur pratique en même temps que la musique du groupe. Plus électronique, certes, le fond de la démarche est resté le même, préserver la culture maloya pour éviter à cette dernière de tomber dans l'oubli, ainsi, la musique laisse beaucoup d'espace à de nombreux instruments traditionnels acoustique, dont certains n'avaient jamais été utilisés jusqu'alors par la chanteuse. Gumbass, takamba (qui rappelle le n'goni africain soulignant au passage la proximité entre Afrique et créolité), tambours, kayamb et autres roulèrs. Loin de dénaturer le maloya, ce délicat mélange entre électronique et acoustique, renforce l'âme, lui conférant un supplément d'ambiance, de ce bel album « pandiyé » (suspendu). 
En concert à Paris (Pan Piper) le 17/11 (17h30) 
https://www.facebook.com/MayaKamaty/



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