lundi 25 février 2019

Yarol



Pour son premier véritable album en solo, en trente ans de carrière, Yarol Poupaud (FFF, Mud, Black Minou) surprend en rebondissant là où on ne l'attendait pas. Dans le fil de sa carrière, ce premier album arrive à la suite d'années passées en compagnie de Johnny Hallyday et à la tête de Black Minou. Années où le musicien s'est sensiblement recadré sur un rock'n'roll garage pur sucre, teinté de blues et de soul music 70s. Cet album aurait-il pu être le premier album de Black Minou ? Le tracklisting pourrait le laisser supposer puisqu'on y retrouve trois titres (« Boogie with you », « Bad Habit », « Voodoo Love ») qui figurait déjà sur l'unique EP de Black Minou. Sauf qu'il n'en est rien, les titres étant présentés ici dans des versions radicalement différentes qui n'ont que peu à voir avec les originaux. Tête brûlée, n'ayant pas peur de la prise de risque, Yarol a réussi à rester fidèle à lui-même tout en évoluant vers des rivages auxquels il ne nous avait pas spécialement préparés ; maintenant intact une énergie brute et primale, une étincelle primaire du rock'n'roll (incarnée par sa guitare incendiaire) et qui se faufile entre les mailles du filet, perceptible dans le rythme africain qui habille « Sale », ou le boogie funk teinté d'électro de « Boogie with you », « No filter » ou dans la quasi disco « Bad habit ». Un album survolté au groove dépotant donc mais qui sait également se faire mélancolique (« The End of the world », "Black cat bone") ou tendre (la joliment pop « Trouble on the wire » ou le très bel acoustique de clôture « Something's gonna happen ») à l'occasion. Belle réussite. 

En concert à Paris (La Maroquinerie) le 20/03/2019
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