Avec son look dark, son nom inquiétant, sa langue imaginaire inventée pour l'occasion (l'obscurien), ce groupe à la démarche obscure n'est pas sans rappeler, grâce à de nombreux points de convergence, les vétérans de Magma. La comparaison s'arrête là cependant, le Groupe Obscur préférant une subtile mélopée à mi-chemin des rocks psychédélique et gothique, au free jazz des survivants des 70s. Une association étonnante, contre nature, mais qui, ici, fait des merveilles. Les mélodies, délicates, dégagent un charme mystique, envoûtant, dont la nature répétitive ne fait qu'accentuer le mystère. Ceci pour la partie psychédélico-progressive de la chose. Mais, point de revival sixties ici. Au contraire, l'instrumentation penche plutôt vers le versant cold, subtilement synthétique (« Planètes Ténèbres »), où les guitares arpégées avec soin et beaucoup d'effets, de delay se marient harmonieusement aux synthés analogiques. Ainsi, l'écoute de l'ep plonge l'auditeur dans un abyme de noirceur psyché, en apnée (« Apnea »). Le parti pris de la langue imaginaire ajoute une nouvelle facette à ce diamant noir. Partant du principe que, de toute manière, personne ne comprendra rien aux paroles, la voix, féminine, est traitée comme un instrument à part entière, une couche sonore supplémentaire qui s’agrémente harmonieusement au arrangements. La démarche rappelle les Cocteau Twins, en plus organique, le groupe n'étant pas spécialement focalisé sur les sons des années 1980, préférant inventer plutôt que de vainement recréer. Un écueil de plus évité par les Rennais qui permet d'étoffer le relief de leur séduisant EP.
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