Premier album pour Daisy Driver, formation qui n'arrive cependant pas de nulle part, les musiciens traînant depuis longtemps leurs guêtres dans les arcanes de la scène rock et ont décidés de se lancer dans cette nouvelle aventure après s'être découvert une passion commune pour le rock des années 1990. Un style qui hante les compositions de ce premier effort, dès les premières mesures belligérante de la guitare (« Drowning »), tant en ce qui concerne le son (« Blesse mon coeur », les scratches qui ornent « Mya » comme au plus belles heures de la fusion) mais également en termes de dynamique, cette alternance entre tension et détente (« Le cri du monde », « On est tous »), popularisée naguère par les stars du grunge. Mais cette attirance pour les sons du siècle passé constitue plus, le moteur, le point de départ du groupe que le véritable enjeu de l'album. Le groupe se place plutôt dans une posture d'héritier, perpétuant une tradition du chant en français qui était la norme du rock hexagonal avant que les groupes ne se jettent les uns après les autres dans une faille anglophone maîtrisée de manière plus qu'aléatoire. Le groupe se place dans cette perspective, assumant la francité, déclarant sa flamme, entre amour et haine, pour Paris (« I love Paris ») et nous réservant au passage deux énormes surprises que l'on avait pas vu arriver en la forme deux reprises : « Morgane de toi » (Renaud, si, si!) et, plus étonnant encore : « Elle a les yeux revolver » de Marc Lavoine (si, si!) dont le nom est évoqué ici pour la première fois sur ce blog en douze années d'existence (comme quoi!) revisitées ici sur un ton très rock. Qu'il se place dans une optique nostalgique (« Tous les garçons ») ou qu'il garde les yeux ouverts sur le monde et ses maux actuels (« De New-York à Madrid », « Le cri du monde », « On est tous ») le quatuor affiche ainsi la volonté de se démarquer du revivalisme qui anime les groupes de rock depuis 20 ans. Mission réussie en l'espèce.
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