Il est de ces disques qui vous bousculent, vous secouent pour au final vous laissez pantois, limite K.O. Cet état dubitatif, le nouvel album de Michael Wookey l'atteint non pas par la puissance sonore, classique, commun et trop facile, mais par un soupçon de dinguerie caractérisée débordant du cadre. Il ne fait aucun doute cependant qu'à la base, les chansons composées par Wookey sont pour le moins classiques entre folk et rock (cf. « Bane », « Living by the sea »). C'est ensuite que tout se joue lorsqu'il s'agît d'enluminer ses compositions. A la lumière blanche, Wookey préfère la noire transformant son disque en cabinet de curiosité baroque à l'instar du Tom Waits des années 1980 (cf. « Do right fear no man »). Wookey c'est le spécialiste du petit grain de sable qui empêche le tout de tourner rond, le génie du cabossage, de l'art du dérèglement. C'est le toy piano qui ouvre « Sailor », c'est la basse subtilement dissonante de « Red Hot Dollars », c'est la sensation d'apesanteur qui enrobe « Long live the meadows » et « Hollywood Hex » d'un voile fantomatique et planant, transportant l'auditeur dans un manoir gothique à la Tim Burton. En totale contradiction avec l'époque, qui veut tout et tout de suite, Michael Wookey est un musicien qui réclame du temps, de l'attention. Un grand disque, pas nécessairement facile d'accès, dont la beauté se dévoile par couche et écoutes successives pour peu que l'on soit disposé à lui accorder l'égard qu'il mérite. Le voyage le mérite amplement.
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