Après de longues années de silence, Ginkgoa est de retour. Enfin presque. Car la formation actuelle n'a plus grand-chose à voir avec celle qui nous avait charmé par son swing et sa fraîcheur en 2011, à tel point qu'il aurait peut-être été judicieux de changer le nom du groupe. Désormais étroitement associé à l'écriture, la chanteuse Nicolle Rochelle chante l'intégralité des compositions dans sa langue maternelle, l'anglais, mais il ne s'agît là que d'un détail. Entendons-nous bien, la volonté de changement et la peur de la redite est parfaitement légitime chez un artiste. Que l'on aime ou pas (ce qui est notre cas) on ne peut que saluer la prise de risque. Le problème en l'espèce étant que, chez Ginkgoa, cette volonté d'évolution se traduit en une sorte de long dérapage incontrôlé en terre inconnue. Martèlement des machines, qui écrase dans l’œuf toute tentative de swing, synthés pompiers, criards et de mauvais goût, rappelant les pires heures de la techno des années 1990 (« One time », « What we do »), on peine à reconnaître le songwriting raffiné d'Antoine Chatenet (« Got to gimme », franchement). Le swing si frais du groupe n'apparaît plus qu'en filigrane, et tellement lointain (« Boy Bounce », « Don't give a damn »), comme un reliquat d'un passé révolu. En cherchant le changement à tout prix, le groupe a perdu son identité, son originalité pour finalement produire une musique eurodance standard, du R'N'B comme il s'en écoule au kilomètre de l'autre côté de l'Atlantique. Un producteur tiers ou une oreille extérieure pour accompagner l'évolution du groupe fait clairement défaut ici. Une passade ou une nouvelle orientation sur le long terme ?
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