vendredi 8 juin 2018

Eli « Paperboy » Reed and The High and Mighty Brass Band + Marcus Bonfanti, Le Flow, 06/06/2018.



La première partie fût assurée par le bluesman Marcus Bonfanti, un sacré personnage, cheveux longs et accent traînant du Sud comme débarqué par hasard. Seul avec sa guitare demi-caisse qui respire le vécu, le chanteur s'est débattu avec de gros problèmes de son sur le premier titre aux allures de rodage avant que les choses sérieuses ne démarrent vraiment. Une prestation hélas trop courte, 20 minutes, pour se faire une idée et surtout des moyens limités, seul avec une guitare, difficile de sortir des sentiers battus. Néanmoins beaucoup de feeling transpire de la musique, à écouter sur disque pour se faire une idée plus précise. 

Déjà dix ans de carrière pour le guitariste soulman Eli « Paperboy » Reed de retour sur la scène (flottante, il s'agit d'une barge flottant sur la Seine) du Flow, un cadre atypique et magnifique pour fêter la sortie de son récent (et déjà introuvable) album en compagnie du High and Mighty Brass Band que l'on découvre pour l'occasion. Bien qu'originaire de Brooklyn, New York, tout dans ce brass band évoque la Nouvelle-Orléans et ses seconds lines, de la ferveur mais aussi de l'émotion, idéal pour chauffer la salle et ça tombe bien puisque c'est à eux que revient ce privilège en attendant l'entrée en scène du chanteur. Lequel se présente, boîtant bas, la jambe enserrée dans une prothèse, résultat d'une sortie de scène sautillante à Madrid quelques jours auparavant… Dommageable mais il en faut plus pour abattre Eli qui prend la chose avec beaucoup d'humour, les chorégraphies fûrent inoubliables sur le premier titre. Cette collaboration sonne comme une petite révolution musicale pour le chanteur qui rompt ainsi avec ses habitudes, plus de basse ni de clavier mais un rythme infernal mené par la batterie et les percussions et beaucoup plus de cuivres qu'auparavant, sa musique, qui repose moins sur sa guitare, n'a jamais sonné aussi funky ! Les anciens titres subissent ainsi une cure de jouvence sans pour autant être dénaturé, et dans ce nouveau contexte, la guitare nous apparaît de plus en plus blues. La fin du show fût fantastique. Au milieu de la fosse et du public, les musiciens en cercle entourent le chanteur (sans sa guitare) aux allures de prêcheur gospel, un moment rare et privilégié au contact de l'artiste. 

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