mercredi 17 janvier 2018

Interview avec Benoît (Dr Groov')




Retrouver le goût de l'objet dans un monde numérique dématérialisé, tel est l'objectif affiché de DR. GROOV'. La chose se présente comme une boîte à pizza déposée dans la boîte aux lettres (la périodicité dépend de la formule choisie). Au menu : un vinyle, des goodies, un livre ou un dvd (dédicacés), toujours en rapport avec le monde de la musique : c'est un régal pour les oreilles ! Une initiative qui redonne du baume au cœur que nous explique Benoît, le fondateur de la start-up...

Quel est le principe de DR. GROOV'  ? 

Benoît : Le modèle des box mensuelles DR.GROOV’ est assez identique à ceux des autres box (beauté, vin…). On s’abonne, ou on offre un abonnement, soit mois par mois sans engagement, soit pour une durée de 3, 6, ou 12 mois. Plus on s’engage plus les prix sont attractifs. Il faut s’avoir que le prix des vinyles ont fortement augmentés ces dernières années, et que grâce à DR.GROOV’, à partir 21 euros / mois, soit le prix moyen pour un vinyle, on reçoit un vinyle plus des objets, des livres, et plein d’autres choses. Ce qui nous permet d’être à de tels prix c’est le fait d’être en relation directe avec les artistes, un peu à l’image des circuits courts dans l’alimentaire. 

Comment est né ce projet dr.groov' ?

B. : DR.GROOV’ est le prolongement naturel d’un blog musical que je tenais depuis 2009 (http://www.chroniquemusicale.com ) où l’idée était de mettre en avant des artistes talentueux qui n’étaient pas assez reconnu par le grand public. 

Ce qui m’a fait passer le pas pour créer DR.GROOV’ c’est 3 principaux constats : 

- Malgré le streaming, ces millions de chansons à portée de téléphone, ces playlists personnalisées, la recommandation humaine reste hyper importante pour découvrir de nouvelles musiques 

- L’envie de mettre la musique qu’on écoute en perspective, que ce soit à travers les bio, les track by track qu’on édite dans les box, à travers les livres qu’on propose 

- Dans un monde dématérialisée, un besoin de retour à l’objet, au bel objet, à l’objet original, le vinyle, le livre 

Comment choisissez-vous les disques qui sont inclut dans la box ? Y-en-a-t'il pour tous les goûts ?

B. : Lorsque nous choisissons un disque, c’est avant tout un coup de cœur. Nous écoutons plusieurs heures de musique par jour, et sommes sans cesse branchés sur les dernières nouveautés et sur les sorties physiques à paraître. Ensuite nous nous interrogeons si ce dernier peut entrer dans la ligne éditoriale de DR.GROOV’, une musique de qualité, non mainstream, éclectique et pouvant plaire à nos abonnés. Enfin, il faut aussi trouver des artistes qui ont du temps à nous consacrer pour la dédicace de leur album !

Girls In Hawaii et Kid Francescoli pour la pop, de la pop-rock anglais et ses instants psychés pour la prochaine box, Cabadzi pour la musique urbaine, Rone pour la musique électronique, nous essayons de varier les plaisirs au maximum.

 Il y aura toujours un vinyle dans la box ?

B. : Le vinyle fait partie de l’identité de l’entreprise, il suffit de voir son logo pour s’en apercevoir. C’est un objet que l’on ne peut dissocier de l’offre. S’adresser à un public qui ne connait probablement pas l’artiste est une chose intéressante. Le vinyle, par sa taille qui permet de sublimer la pochette, donne forcément envie d’être posé sur la platine même si l’artiste ne nous est pas familier. Et quand on sait que l’objet est dédicacé, comment s’en priver ?

Ce projet est-il une réponse à la dématérialisation de la musique et au streaming ?

B. : C’est effectivement une réponse à la dématérialisation de la musique. Mais on part du principe que le streaming n’est pas notre adversaire, bien au contraire. Nous avons déjà proposé à nos abonnés une offre d’essai à Bustle Music, un service de streaming équitable. Le streaming, désormais accessible facilement, a redonné goût aux consommateurs de se diriger vers l’offre physique et de s’adonner à quelques plaisirs… Un abonnement à DR.GROOV’ par exemple. Si le streaming est vu comme quelque chose de froid, nous essayons du mieux possible de réhabiliter le lien entre l’auditeur et l’artiste.

Pensez-vous redonner le goût de l'objet avec la box ?

B. : Tout à fait, mais au delà de redonner le goût de l’objet, nous essayons de créer un lien direct entre l’artiste et les auditeurs à travers la dédicace, la biographie, la présentation de l'album que nous incluons dans les box, mais surtout nous souhaitons créer des moments de plaisir, des moments privilégiés durant lesquels les abonnés allument leur platine, pose leur vinyle, s’installent confortablement et écoutent la musique proposée. C’est un peu l’occasion de s’offrir une fois par mois un peu de temps à soi et à la découverte de musique dans les meilleures conditions.

Propos recueillis par email le 16/01/2018.

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