Jeudi dernier, en début de soirée, Louis Arlette a présenté les titres de son futur premier album le temps d'un showcase privé dans le cadre un peu intimidant (mais à l'acoustique merveilleuse) du studio Atlas, où les murs sont décorés avec les disques d'or obtenus par Air, les propriétaires du lieu. C'est, comme il le dit lui-même, « une page qui se tourne » pour Louis qui lance sa carrière après avoir travaillé longtemps comme ingénieur du son dans ce même lieu, « le moment est venu » comme il le chante si bien. Le showcase illustre à merveille l'évolution de Louis entre ses deux premiers Eps qui désormais ose et assume les guitares à plein volume (« L'avalanche ») tout comme les arrangements de plus en plus électroniques (cf. les deux versions différentes de « Le moment est venu », titre présent sur ses deux eps). Le silence se fait, cérémonieux, une légère tension est palpable dans l'air. Sur scène les corps des musiciens sont tendus et le déluge commence. Pour le public dans la salle, c'est un choc. Violent. A lui seul, Louis Arlette rend caduque toute notion de genre ou de style. Le chant en français se superpose sur une ambiance post-apocalyptique entre guitares saturées et nappes électro qui ne manque pas de ménager une petite place pour quelques dérives instrumentales et planantes (« Jeux d'or »). Nine Inch Nails n'est jamais bien loin, Jacques Brel (reprise étonnante, « électronisée » de « Je suis un soir d'été » ) non plus. On reste béat devant l'investissement physique des musiciens, la vision de la guitariste les yeux fermés emportée par la musique ou la puissance de la batterie (celle de Virgin Suicide, et ouais!!!), indispensable pour ce rendu influencé par l'indus, toujours à la recherche de la note juste, celle qui nourrira le feeling. Le groupe semble uni et compact, déjà rôdé pour la scène, et clôt ainsi, de fort belle manière, notre année de concert. Le premier album de Louis, « Sourire carnivore » sortira le 19 janvier 2018 et s'annonce déjà comme un événement de l'année à venir. Nous en tout cas on y croit.
En concert à Paris (la boule noire) le 14/02/2017
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