lundi 21 juillet 2014

Jagwar Ma : « Howlin »



Originaire d'Australie, le duo Jagwar Ma, que l'on a découvert récemment sur scène aux Eurockéennes de Belfort, apporte des nouvelles couleurs au psychédélisme. Moins rock et moins attaché aux traditions que ses compatriotes de Tame Impala, le duo composé de Jono Ma et Gabriel Winterfield (voix/guitares) ne se révèle pourtant pas moins planant. Bien au contraire. Tissant sa toile autour de samples répétitifs, pour la note moderne, auxquelles se greffent une guitare, tout droit sortie des années 1960 (« The Throw », « That loneliness », « Let her go »), et des lignes de basses d'une efficacité à toute épreuve (« Come save me »), Jagwar Ma emporte l'auditeur. Les mélodies tournent en boucle, bouleversées par de changements brusques de volume et un art consommé de la tension/détente calqué sur des rythmes qui vont crescendo (« Four »). La pression monte, monte jusqu'à devenir une expérience quasi sensorielle. Et au milieu de ce tourbillon sonore, plane la voix, éthérée, trafiquée, de Gabriel Winterfield déclamant sa prose. On pense à une version club de la facette la plus expérimentale du Brian Jonestown Massacre, en plus accessible toutefois. L'album est un plongeon dans un grand bain psyché où se croisent pêle-mêle Pink Floyd, les Beatles, les Beach Boys ou les Stone Roses.



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