Nouvel album pour cette chanteuse texane, passée entre autre par le folk, la country ou le jazz. La carrière de Jolie Holland s'apparente ainsi à un itinéraire initiatique au cœur de la grande musique américaine. Des traditions qu'elle prends aujourd'hui un malin plaisir à trahir, pour le plus grand plaisir de nos oreilles. Collaborant avec des musiciens issus de la scène expérimentale, Holland pervertie la musique à la recherche d'une nouvelle approche. Sur plusieurs titres on dénombre ainsi deux batteurs et jusqu'à quatre guitares simultanées. L'album s'ouvre sur « On and On », un blues en sourdine étouffant. Un peu plus loin « Dark Days » est un festival de guitares abrasives limite noisy. Côté traditions, « First signs of spring » et « All the love » sont de jolies ballades jazzy au piano et « Route 30 » un blues efficace, servi, une fois encore, par des guitares déchirées. Tout au long du disque, Jolie Holland n'a ainsi de cesse de se jouer des codes, comme un aller-retour de 11 titres entre traditions et expérimentations. Le mélange aurait pu être indigeste mais le groupe constitué autour de la chanteuse a su trouver la balance juste (cf. « Saint Dymphna » pièce maîtresse de l'album ponctuée d'un joli dialogue de guitares). Dotée d'un jolie brin de voix (cf. « The love you save »), ce qui bien évidemment ne gâche rien, Jolie Holland nous livre ainsi sa vision de la grande musique étasunienne, qui peut parfois s'apparenter à un plongeon dans une mer noire de suie (pour faire référence au titre de l'album) « I thought it was the moon », est ainsi particulièrement sombre. Un disque d'ambiance dont l'écoute est toute indiquée entre chien et loup.
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