dimanche 13 avril 2014

Placebo : « Loud like love »



On les avait quitté en bien mauvaise posture après un album, « Battle for the sun », un disque ampoulé et mal fichu qui n'a pas vraiment laissé une forte impression dans les mémoires. Pire encore, on avait déserté leur passage à Rock en Seine (en 2012 si je ne m'abuse) avec un goût amer en bouche. Quelques années de maturation plus tard et un changement de label, Placebo est de retour avec un album qui fleure bon les années 1990, décennie qui représente à bien des égards le climax de la formation. Comme à l'époque, l'album débute avec un rock rageur « Loud like love » qui n'est pas sans rappeler « The bitter end » (« Sleeping with ghosts », 2003). Un peu plus loin, « Scene of the crime » et « Exit wounds » jouent sur des sonorités plus électro, autre spécialité du groupe. Plus généralement sur la longueur du disque, Placebo renoue avec cet alchimie fragile faite de guitares tranchantes (« Rob the bank ») et de mélodies émouvantes (« Too many friends »). Impossible de ne pas être saisi d'émotion à l'écoute de la magnifique « Hold on to me » et de son majestueux tapis de cordes. L'album se termine avec « Bosco », chronique tragique de l'alcoolisme digne du « Poison » (Billy Wilder, 1945) servie sur une mélodie dépouillée au piano. Le texte, déclamé avec passion et froideur par Brian Molko, sonne douloureusement autobiographique. On retrouve alors Brian Molko dans son meilleur rôle, celui de la rock star fragile et tragique, minée par les excès et les tentations autodestructrices. Le Brian Molko de « Protège-moi »/« Protect me from what I want ». Celui que l'on aime.



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