On les avait quitté en bien mauvaise
posture après un album, « Battle for the sun », un
disque ampoulé et mal fichu qui n'a pas vraiment laissé une forte
impression dans les mémoires. Pire encore, on avait déserté leur
passage à Rock en Seine (en 2012 si je ne m'abuse) avec un goût
amer en bouche. Quelques années de maturation plus tard et un
changement de label, Placebo est de retour avec un album qui fleure
bon les années 1990, décennie qui représente à bien des égards
le climax de la formation. Comme à l'époque, l'album débute avec
un rock rageur « Loud like love » qui n'est pas sans
rappeler « The bitter end » (« Sleeping with
ghosts », 2003). Un peu plus loin, « Scene of the crime »
et « Exit wounds » jouent sur des sonorités plus
électro, autre spécialité du groupe. Plus généralement sur la
longueur du disque, Placebo renoue avec cet alchimie fragile faite de
guitares tranchantes (« Rob the bank ») et de mélodies
émouvantes (« Too many friends »). Impossible de ne pas
être saisi d'émotion à l'écoute de la magnifique « Hold on
to me » et de son majestueux tapis de cordes. L'album se
termine avec « Bosco », chronique tragique de
l'alcoolisme digne du « Poison » (Billy Wilder, 1945)
servie sur une mélodie dépouillée au piano. Le texte, déclamé
avec passion et froideur par Brian Molko, sonne douloureusement
autobiographique. On retrouve alors Brian Molko dans son meilleur
rôle, celui de la rock star fragile et tragique, minée par les
excès et les tentations autodestructrices. Le Brian Molko de
« Protège-moi »/« Protect me from what I want ».
Celui que l'on aime.
dimanche 13 avril 2014
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