(c) Yannick Maron et Arthur Lehmann |
Véritable ovni venu de Suisse, Kadebostany ne ressemble à rien de vraiment connu. Rencontre avec le producteur Kadebostan et sa chanteuse Amina pour parler de leur groupe entre fanfare, rap et électro...
Un petit mot sur la
République (fictive) de Kadebostany pour commencer ?
Kadebostan (Très
sérieux): La République de Kadebostany est située au nord de
l'Italie, à l'est de la Suisse et à l'ouest de la Turquie. Ce pays
a été crée en 2007. C'est moi qui en suis le Président. J'ai
décidé de monter un groupe pour promouvoir la culture
kadesbotanienne autour du groupe. On a commencé à tourner en 2008
un peu partout dans le monde. On a beaucoup joué un peu partout en
Europe, en Pologne, en Biélorussie, un peu en France, beaucoup en
Allemagne et en Belgique et au Mexique aussi.
Musicalement, tu viens
de l'électro, c'était une envie particulière d'ajouter des cuivres
à ta musique ?
K. : C'est assez
dur pour moi de me coller une étiquette électronique. J'étais déjà
assez à part dans ce milieu. On ne peut pas vraiment dire que je
faisais de l'électro, j'aime sortir des sentiers battus. Le fait
d'avoir crée le groupe me permet d'avoir une totale liberté et de
m'exprimer pleinement sans limite de genre ou de style.
Justement le premier
single « walking with a ghost » est une chanson en
plusieurs temps, ça vire au rap en plein milieu. C'est un peu comme
un résumé du projet finalement, sans limite de genre...
K. : Tout à fait,
c'est une belle introduction à l'univers kadebostanien. Il y a trois
tableaux, assez distincts et reliés par une ligne directrice.
Personnellement mon
titre préféré, c'est le dernier « goodbye » qui est le
plus organique. Un petit mot sur cette chanson...
K. : C'est le
titre le plus acoustique.
Amina (chant) :
C'est un morceau c'est un morceau qui n'a pas de structure
traditionnelle, sans refrain qui revient. C'est comme une poésie,
une déclaration faite d'une traite. Il n'y a pas de rimes, j'ai
juste déclamé ce que je ressentais à ce moment là. Il y a aussi
une improvisation avec Jafar, un des musiciens (guitare/saxophone) du
groupe. Après le Président a arrangé tout ça, rajouter les
cuivres etc...
Il y a aussi un aspect
fanfare assez marqué sur le projet qui rappelle les musiques
d'Europe de l'Est...
K. : Je trouve que
c'est assez réducteur de parler de musique Balkanique ou d'Europe de
l'Est. On a vraiment rien à voir avec ça. La fanfare se retrouve
dans le monde entier. Chaque pays à une fanfare. Nos inspirations
sont variées. Sur « Walking with a ghost », ça emprunte
plutôt l'esthétique d'une fanfare mexicaine. La fanfare c'est
quelque chose d'universel et ça représente bien l'aspect direct et
immédiat. Les cuivres me touchent énormément.
Et comment ça se
présente sur scène ?
A. : On est cinq
sur scène. Mais on a aussi des gens dans la salle. Il y a un
collectif qui s'occupe de l'aspect visuel de notre show. Il y a deux
drapeaux sur scène avec du mapping dessus. On a un ingénieur du son
aussi. On est neuf en tout, c'est une bonne équipe.
K. : En tournée
Kadebostany c'est quelque chose qui va beaucoup plus loin qu'un
groupe qui joue devant son public. On arrive avec toute une
installation faîte de néons. On retrouve l'esthétique du clip.
Pour nous c'est super important de transporter notre univers et de le
mettre en scène. On a des projections. C'est un show hyper immersif.
L'aspect visuel est
très travaillé, vos costumes de scène ressemblent à des uniformes
militaires...
K. : C'est par
rapport au Pays. Chez vous en France il y a la garde républicaine
qui représente la France quand le Président est en déplacement à
l'étranger. Naturellement quand le Président Kadebostanien fait un
déplacement tout le monde est en costume... Pour être plus sérieux,
l'uniforme c'est un moyen d'aller chercher plein d'artistes et de
musiciens différents et de les mettre sous le même toit. Dès
qu'ils enfilent l'uniforme, ils défendent le pays, il y a quelque
chose... Ca devient une équipe. L'idée de l'uniforme c'est ça.
Représenter le pays le mieux possible, avec une certaine rigueur,
une ligne directrice homogène.
Et ça te plaît ?
K. : J'adore. Je
trouve ça super intéressant. L'uniforme je trouve ça très beau.
C'est toujours très bien coupé, taillé...
Ils sont faits sur
mesure ?
K. : Exactement.
Amina, est-ce qu'on
pourrait parler de ton travail dans le projet, qui est assez
intéressant entre les parties chantées et rapées. C'est assez
varié...
A. : C'est un
grand écart artistique. Le rap c'est un autre moyen de s'exprimer.
Comme j'aurai pu faire du slam par exemple, le rap c'est une métrique
bien plus rapide. C'est aussi un moyen d'offrir une nuance. Dans le
chant il y a quelque chose d'assez doux. Enfin pas toujours mais
c'est quelque chose de très mélodique. Le rap est plus métrique et
plus agressif. Ca me permet d'exprimer les deux. Il y a quelque chose
d'assez schizophrénique dans « Walking with a ghost »
par exemple. On s'est retrouvé dans des festivals où les gens
pensaient qu'il y a deux chanteurs. En tant qu'artiste avoir cette
liberté là, c'est très intéressant.
Et tu fais passer des
choses différentes ?
A. : Complètement.
Le rap demande aussi une écriture différente, il faut écrire
beaucoup plus, il faut penser à la métrique des mots, aux
consonnes, aux voyelles, au flow... Les deux m'intéressent
énormément et c'est pour ça qu'il y a cette alternance entre les
deux. Je ne pourrais jamais choisir entre le rap et le chant. Pour
moi c'est complémentaire et ça fait partie de l'univers.
Kadebostan, quand vous
vous êtes rencontrés, tu cherchais quelqu'un qui pouvait alterner
le chant et le rap ?
K . : Moi à la
base, il ne me fallait rien du tout. Je n'ai pas passé une annonce.
On s'est rencontrés une semaine avant d'entrer en studio pour le
deuxième album. J'ai écouté et on a commencé à travailler
ensemble. Le premier morceau qu'on a fait c'est « Walking with
a ghost » et à la fin ça a donné l'album « Pop
collection ». C'est vraiment une super rencontre.
Donc Amina, c'est toi
qui a vraiment apporté cette couleur particulière à la musique ?
A. : « Walking
with a ghost » c'est une improvisation. Cette structure un peu
étrange à tiroirs. Moi j'avais envoyé la chanson au Président où
j'avais fait déjà fait le rap et un peu de chant. Il l'a trouvé
intéressante mais il ne m'a jamais imposé de chanter, de rapper ou
d'écrire d'une certaine façon.
K. : C'est
vraiment un échange, une belle rencontre qui a aboutit à un album.
Ca s'est passé hyper naturellement.
Le disque s'appelle
« pop collection », comme une collection de chansons ?
K. : Oui c'est ça.
Le concept c'est tout les hits joués par la radio kadebostanienne.
Il y a un petit clin d’œil aux années 70. On a écouté l'album
une fois terminé et on s'est dit que c'était comme une collection
de pépites pop.
Et le plus gros hit de
la radio kadebostanienne c'est lequel ?
K. : C'est tous
des hits mais en ce moment « Jolan » cartonne beaucoup.
Un mot pour finir ?
K. : Allez sur
notre site facebook. Si vous likez la page vous aurez accès à la
nationalité kadebostanienne. C'est très intéressant fiscalement,
il y a moins d'impôts chez nous (rires).
www.kadebostany.com
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